La Lituanie veut doubler son budget de la Défense d’ici 5 ans

Faute de moyens, la surveillance de l’espace aérien des pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) est assurée par à tour de rôle par des Etats membres de l’Otan, dans le cadre de la mission Baltic Air Policing.

Avec les récents évènements en Ukraine et l’annexion de la Crimée par la Russie, les Etats-Unis ont augmenté le nombre d’avions F-15 actuellement déployés sur la base aérienne de Siaulai, en Lituanie. La France a proposé l’envoi de 4 appareils, de même que le Royaume-Uni et le Danemark.

On en est donc là pour le moment mais il est fort possible qu’il y ait de nouvelles annonces dans les semaines, voir les jours qui viennent. Lors de son déplacement à Bruxelles, le 26 mars, le président américain, Barack Obama, a annoncé une réunion prochaine des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Alliance atlantique afin d’étudier les moyens d' »assurer une présence régulière de l’Otan dans les Etats qui pourraient se sentir vulnérables » face à la Russie. Bien évidemment, les pays baltes en font partie, de même que la Pologne et, plus généralement, les anciens satellites de l’Union soviétique.

Outre cette annonce, le chef de la Maison Blanche a fait part de son inquiètude au sujet de la baisse continue des dépenses militaires en Europe. « La situation en Ukraine nous rappelle que la liberté a un prix et qu’il faut être prêt à payer ce prix », a-t-il. Selon la norme de l’Otan, chaque Etat membre devrait consacrer 2% de son PIB à son effort de défense. Et l’on en est loin.

Parmi les pays baltes, qui, à part la Lituanie, partagent une frontière avec la Russie, seule l’Estonie dispose d’un budget de la Défense qui s’approche de cette norme, avec des ressources allouées à ses forces armées d’un montant de 482 millions de dollars (environ 360 millions d’euros). Quant à la Lituanie et la Lettonie, leurs dépenses militaires représentent 0,8% de leur PIB, soit 300 millions d’euros.

Afin d’optimiser leurs capacités de défense, l’idée de créer une armée commune à ces trois pays a récemment été mise sur la table par le président letton, avant d’être mise en pièces par Andris Pabriks, le ministre de la Défense de ce dernier. « Je ne pense pas que nous devrions regarder cela comme une proposition. Je pense que c’est une belle idée, mais cela restera un rêve pour des raisons pragmatiques, analytiques et rationnelles », a-t-il fait valoir, en août dernier. En Estonie, la proposition a reçu le même accueil.

Et pour cause : étant donné la disparité des budgets militaires au sein des pays baltes, la tentation aurait été grande de se reposer sur celui qui fait le plus d’efforts en la matière, c’est à dire l’Estonie.

En attendant, la Lituanie a décidé de prendre les devants. En effet, la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, a appelé le gouvernement, le 27 mars, à plus que doubler le budget de la défense d’ici 2019, afin d’atteindre la norme de 2% du PIB fixée par l’Otan. « En cinq ans, nous pouvons atteindre cet objectif », a-t-elle estimé lors d’un discours prononcé au Parlement.

Les forces armées lituaniennes ont un format très modeste, avec environ 8.000 militaires et 2.000 civils employés par la Défense (le pays compte près de 3 millions d’habitants), auxquels l’on peut ajouter 4.300 réservistes. Le service militaire a été suspendu en 2008. Côté équipements, les plus récents (avions de transport Alenia C-27J Spartan par exemple) côtoient des antiquités, comme des appareils d’entraînement Antonov-2 « Colt »).

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