La France a suspendu une grande partie de sa coopération militaire avec la Russie
Comme c’est parti, l’on n’est pas prêt de revoir des avions de l’armée de l’Air en Russie, comme cela avait été le cas, pour la première fois depuis l’épopée du Normandie-Niémen, l’été dernier, avec des Mirage F1 de l’Escadron de reconnaissance 2/33 Savoie…
En raison de la crise en Ukraine et de l’annexion de fait de la Crimée par la Russie, Paris a décidé de mettre entre parenthèse une grande part de sa collaboration militaire avec Moscou. Les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni ont récemment pris des mesures similaires.
« Nous avons décidé la suspension de l’essentiel de la coopération militaire que nous avions avec la Russie. On ne peut pas être à la fois dans la condamnation justifiée de l’annexion militaire de la Crimée et continuer à coopérer », a ainsi déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, actuellement en visite à Tallinn, dans le cadre d’une tournée en Pologne et dans les Pays baltes. « Il n’y a plus d’escales de bateaux, plus d’échanges d’états-majors, plus d’exercices en commun, parce que nous condamnons ce qui s’est passé », a-t-il expliqué.
Reste la question de la vente des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral à la Russie. « Il s’agit de navires d’attaque », a estimé Urmas Reinsalu, le ministre estonien de la Défense. En 2009, le chef d’état-major de la marine russe, qui était à l’époque l’amiral Vyssotski, avait en effet déclaré que s’il avait pu disposer de ces bateaux lors de la guerre russo-géorgienne de 2008, le déploiement des troupes russes n’aurait pris que 40 minutes au lieu de 26 heures.
Les deux BPC sont « des bateaux qui ne sont pas armés, qui seront des bateaux militaires quand ils arriveront en Russie », avait expliqué, la veille, M. Le Drian, sur les ondes de RMC/BFMTV.
