Armement terrestre : Inquiétudes sur le plan de charge de Nexter

Même si la dernière Loi de programmation militaire (LPM) a confirmé le programme Scorpion (Synergie de contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation), structurant pour l’armée de Terre dans la mesure où il permettra le remplacement ou la modernisation de sa flotte de véhicules blindées, les industriels français de l’armement terrestre s’attendent à une traversée du désert au cours des 5 prochaines années. Tout simplement parce que les commandes françaises seront rares…

En attendant, pour Nexter, le constructeur du char Leclerc et du VBCI (véhicule blindé de combat d’infanterie), l’année 2013 aura été en demi-teinte. Certes, comme le groupe l’a annoncé ce 19 mars, le chiffres d’affaires a progressé de 6% par rapport à 2012, pour s’établir à 787 millions d’euros, dont 1/3 est dû aux contrats de maintien en condition opérationnelle (MCO) et 1/4 à l’activité munitionnaire.

Le groupe a présenté une marge opérationnelle consolidée de 14% (contre 10% en 2012) mais un résultat net consolité de 74 millions d’euros, en recul de 20%. « Ce résultat tient compte d’un niveau élevé de dépenses consacrées à la recherche et au développement (près de 18% du chiffre d’affaire consolidé), dont près de la moitié est financée sur fonds propres », explique Nexter.

Dans un environnement extrêmement concurrentiel, il est donc nécessaire d’innover. Reste que cela ne fait pas tout… En attendant, et c’est un point inquiétant, les prises de commandes de Nexter en 2013 en chuté de 29% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 612 millions d’euros. Le contrat indonésien pour la livraison de 37 Caesar (camion équipé d’un système d’artillerie) et la commande pluriannuelle gros calibre en France représentent près de la moitié de ce montant.

Au total, le carnet de commandes du groupe s’élève à 2,6 milliards d’euros, soit de quoi assurer près de 3 ans d’activité à ses sites de production. Après… Eh bien après, il est urgent pour Nexter de décrocher des contrats à l’exportation. Le Canada aurait pu être une piste mais l’appel d’offres auquel l’industriel avait soumis son VBCI a été annulé. Reste le Moyen Orient et l’Asie, deux régions où les dépenses militaires sont en constante progression. Voire le Royaume-Uni, si la British Army est satisfaite des essais qu’elle entend mener avec ce blindé, ou même le Danemark.

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