Le missilier MBDA a engrangé un nombre record de commandes en 2013

Le Pdg du missilier MBDA, Antoine Bouvier, peut avoir le sourire. L’an passé, et pour la première fois depuis des années, les prises de commandes enregistrées par le groupe qu’il dirige ont dépassé ses ventes, pour s’établir à 4 milliards d’euros. Le carnet de commande a ainsi atteint les 10,8 milliards d’euros, contre 9,8 milliards en 2012.

Ce résultat est surtout due, selon M. Bouvier, à une « remarquable performance à l’exportation avec 2,1 milliards d’euros de commandes enregistrées ». L’Arabie Saoudite (programme LEX, missiles Storm Shadow, etc…) figure parmi les clients les plus importants, au même titre que Singapour, qui a choisi le système de défense aérienne Aster-30 et la Corée du Sud, qui a opté pour le missile de croisière Taurus afin d’en doter ses avions F-15.

L’exportation aurait pu encore avoir une part plus importante encore si l’Inde avait signé le contrat de missile SRSAM (short range surface to air missile), dont le tiers devrait revenir à MBDA. Au vu de l’enjeu – 6 milliards d’euros – la commande indienne risque de se faire attendre. Même après les élections législatives prévues au printemps prochain, qui, pour le moment, bloquent toute prise de commandes.

Mais ces bons chiffres ont aussi été obtenus grâce à la bonne tenue du marché « domestique » du missilier, composé par la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne. Cependant, la prise de certaines de décisions qui étaient attendues depuis 2011 expliquent en partie ces résultats.

Le programme « anti-navire léger », destiné à la Royal Navy et à la Marine nationale tandis que celui concerant le Missile Moyenne Portée (MMP) a été signé pour un montant de 400 millions d’euros. En outre, la coentreprise d’Airbus Group, du britannique BAE Systems et de l’italien Finmeccanica a également décroché un contrat de 250 millions de livres pour la production du système Sea Ceptor au Royaume-Uni et reçu une commande de la part de Berlin pour le missile air-air à très longue portée Meteor.

Cependant, et malgré ces bons chiffres, le directeur financier du groupe, Frank Le Rebeller, se garde de « tout triomphalisme » étant donné qu’il s’attend à voir le chiffre d’affaires reculer en 2014. En particulier en raison de la baisse de 15 à 20% des commandes françaises au cours des 5 années à venir, conformément aux orientations de la dernière Loi de programmation militaire (LPM), laquelle a toutefois garanti certains programmes (Mica NG, rénovation de l’ASMP-A). MBDA devra se préparer à une « réduction très significative des contrats en production, d’environ 40% » en se donnant des  » objectifs plus ambitieux encore sur [ses] campagnes export ».

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