La construction d’un porte-avions brésilien est toujours d’actualité

De passage à Paris en novembre 2011, le ministre brésilien de la Défense, Celso Amorim, avait confié que son pays « commençait à penser au besoin de bâtir un porte-avions ».

Visiblement, Brasilia n’en finit pas de « commencer » à réfléchir au sujet de ce projet. Le 11 mars dernier, Celsio Amorim a de nouveau évoqué un « futur porte-avions » puisque le Brésil en aura besoin « dans 15 ans ». Ce qui laisse un peu de marge, mais pas trop non plus…

« Notre idée est qu’il soit construit au Brésil, probablement basé sur un modèle existant, dans le cadre d’un transfert de technologies, en  coopération avec une entreprise étrangère », a-t-il expliqué.

En clair, il s’agit de reproduire le même schéma qui prévaut pour la construction du premier sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) destiné à la marine brésilienne. Dans le cadre d’un partenariat stratégique avec la France, le Brésil a obtenu un transfert technologique sans précédent à cette fin, avec DCNS aux manettes.

Dans le cas du porte-avions, peu de pays sont capables d’en construire. Outre les Etats-Unis, l’on compte notamment la France, le Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, la Russie. L’on pourrait y inclure la Chine mais son seul et unique exemplaire n’est que l’ex-Varyag, acquis à l’Ukraine en 2000.

Et le choix du Brésil sera d’autant plus limité qu’actuellement, sa marine met en oeuvre le Sao Paulo, qui n’est autre que l’ancien porte-avions Foch de la Marine nationale. Sa configuration est dite CATOBAR (avec catapultes et brins d’arrêt), spécialité des industriels américains et français. A moins que Brasilia n’envisage un navire au format STOBAR (avec pont d’envol incliné)…

En outre, qui dit porte-avions dit aussi appareils capables d’y être embarqués. Comme les 18 A4 Skyhawk actuellement en service ne sont pas éternels (leur conception remonte aux années 1950), il faudra aussi les remplacer. Là encore, tout dépendra de la configuration retenue.

Si celle dite CATOBAR, seulement 3 appareils peuvent convenir : le Rafale M, le F-18 Super Hornet et le F-35C. A moins que Saab réussisse à mettre au point une version navalisée de son Gripen, avion de combat récemment retenu par Brasilia pour moderniser ses forces aériennes. Mais à vrai dire, l’on peut nourrir de sérieux doutes.

Quoi qu’il en soit, et même s’il est important pour le Brésil de disposer d’une marine puissante et moderne pour protéger et surveiller ses sites sites pétroliers off-shore, il n’en reste pas moins que l’acquisition d’un porte-avions et des appareils nécessaires sera soumise à de fortes contraintes financières. En clair, il n’est pas certain que Brasilia puisse se l’offrir. Du moins, pour le moment.

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