L’Italie pourrait tailler à nouveau dans ses programmes d’armement

Le nouveau président du Conseil italien, Matteo Renzi, a annoncé, le 12 mars, un plan de relance d’une dizaine de milliards en faveur de l’économie de son pays, qui, confronté à un lourd endettement public et à un manque de compétitivité, est dans le collimateur de la Commission de Bruxelles. Et à la question de savoir comment il allait financer cette politique, il a assuré avoir trouvé plus d’argent que nécessaire, qui plus est sans augmenter les taxes, sauf celles sur les rentes financières.

En gros, ce plan de relance prévoit des baisses d’impôts ciblées pour les ménages modestes et les petites et moyennes entreprises, la rénovation des écoles (3,5 milliards), l’emploi des jeunes de 18 à 29 ans (1,7 milliards) ainsi qu’un fond de 1,5 milliards pour la « protection du territoire », qui ne concerne en rien les forces armées transalpines étant qu’il s’agit de financer des travaux dans les zones à risques sismiques et d’inondation.

Pour financer ces mesures, Matteo Renzi va laisser filer le déficit public et couper dans le train de vie de l’Etat, à hauteur de 7 milliards d’euros, en proposant notamment la suppression du Sénat. Mais pas seulement… puisque, a priori, le budget italien de la Défense, déjà essorré par de précédentes coupes drastiques, sera une nouvelle fois mis à contribution, si l’en croit Mme Roberta Pinotti, le ministre de tutelle. Le nouveau président du Conseil a beau avoir plein d’idées… ce qui ne l’empêche pas d’avoir quand même recours aux vieilles ficelles dont on sait qu’elles ne produisent pas les résultats attendus (voir ce qu’il s’est passé aux Pays-Bas par exemple…).

Cela étant, lors de son premier discours prononcé au Parlement italien depuis sa nomination à la tête du ministère de la Défense, Mme Pinotti a affirmé que « le gouvernement n’hésitera pas à revoir, à réduire ou même à repenser les grands programmes en cours ou envisagés si la situation économique et le contexte international montrent qu’ils sont inopportuns ».

Toutefois, Mme Pinotti n’a pas précisé quels projets sont – ou seraient – dans le collimateur du gouvernement. Mais étant donné qu’elle est issue – comme Matteo Renzi – du Parti démocrate (PD), l’on peut penser que l’acquisition des F-35 Lightning II par l’Aeronautica Militare est visée par cette déclaration.

Pour rappel, dans un rapport publié il y a quelques semaines, le PD avait plaidé pour une réduction par deux de la commande italienne de F-35, qui avait été déjà révisée à la baisse par le gouvernement emmené par Mario Monti, passant de 131 à 90 exemplaires.

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