M. Le Drian annonce les priorités des crédits de recherche du ministère de la Défense

A l’occasion d’un discours prononcé ce 6 mars lors des Thales Innov’Days, au Palais des Congrès, à Paris, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’a pas manqué de mettre en relief l’effort accompli par le ministère dont il a la charge en matière de recherche-développement (R&D).

« Cet effort, c’est d’abord un outil essentiel de politique industrielle, qui est au service de notre autonomie stratégique, puisqu’un bon niveau de recherche, concentré sur les priorités du ministère, permet de développer les technologies dont nous avons besoin », a-t-il affirmé.

« C’est ensuite un outil majeur de compétitivité pour l’industrie française, avec des milliers de chercheurs – environ 20 000 si l’on s’en tient aux bureaux d’étude des industries de défense, sur un total de 165 000 emplois », a encore fait valoir M. Le Drian, avant de mettre en avant les retombées civiles que peuvent avoir les efforts de R&D menés par le ministère de la Défense.

Ces derniers représentent 3,5 milliards d’euros par an, au total, si l’on additionne le budget destiné aux études amont (730 millons), les subventions accordées aux opérateurs de recherches (ONERA, CEA, CNES, etc…) et les dépenses liées aux travaux de développement des programmes d’armement prévus par la dernière Loi de programmation militaire (LPM).

A ce sujet, le ministre a précisé suivre « avec la plus grande attention (…) l’articulation des marchés de recherche amont et des marchés de développement » qui est, selon lui, « un enjeu crucial ».

En principe, ces crédits, notamment ceux destinés aux études amont, sont « sanctuarisés ». « Sanctuarisation, ça veut dire que le montant financier que nous affichons, nous n’y toucherons pas. Nous n’en ferons pas une variable d’ajustement », a expliqué M. Le Drian. « Jusqu’en 2019, c’est 730 millions par an auxquels on ne touchera pas. Enfin, pas moi », a-t-il insisté…

Mais M. Le Drian ne s’est pas contenté de faire ces quelques rappels. Il en aussi profité pour afficher les priorités de son ministère en matière de recherche et de développement. Du moins quelques unes. Sans surprise, la cyberdéfense y tient une bonne place (le contraire aurait été étonnant), de même que la dissuasion nucléaire, qui obtienda 1,2 milliard de crédits pour le développement d’un successeur aux actuels sous-marins nucléaire lanceurs d’engins (SNLE) et le renouvellement de la composante aéroportée.

Le ministre de la Défense a également – et brièvement – évoqué le renseignement par satellite, les frégates, la protection des blindés, la lutte sous-marine, les drones ou encore la mise au point de nouvelles munitions dans le cadre du programme franco-britannique « One Complex Weapon » . La robotique n’a en revanche pas été citée. Sans doute figure-t-elle, dans son esprit, dans les « nombreux autres sujets ».

En revanche, M. Le Drian n’a pas oublié « l’aéronautique de combat », qui va demander un effort de recherche d’un montant de 875 millions d’euros sur la période de la LPM. Bien évidemment, il a été question des futurs drones de combat, « dans la continuité du démonstrateur nEUROn », mais aussi de celle, aurait-il pu ajouter,  du Taranis de BAe Systems, étant donné que ce programme sera franco-britannique.

Jusque-là, rien de bien neuf donc… Sauf peut-être la suite, qui mériterait quelques éclaircissements. Car M. Le Drian a parlé de « futurs avions de chasse », avec « des études sur la furtivité et la guerre électronique ». S’agit-il du Rafale porté au standard F3R (lancé en janvier pour près d’un milliard d’euros) ou s’agit-il de préparer la suite, afin de développer un nouvel appareil?

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