Syrie : Les affrontements entre les rebelles islamistes et les jihadistes ont fait plus de 3.000 tués en 2 mois
Depuis le début de cette année, les rebelles syriens du Front islamique, qui regroupe des factions ayant pour objectif d’imposer la charia en Syrie, et les combattants internationaux de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), lesquels sont autant radicaux que les premiers, se livrent un combat sans merci, à coup d’attentats, d’embuscades et d’exécutions sommaires.
Ainsi, la semaine passée, Khaled al-Souri (de son vrai nom Abou Omair al Shamy), commandant de la brigade Ahrar al-Cham, membre du Front islamique, et en outre présenté comme étant l’émissaire en Syrie d’Ayman al-Zawahiri, le chef d’al-Qaïda « canal historique », a été tué par un attentat suicide, alors qu’il se trouvait dans son quartier général à Alep. Cette attaque a été attribuée à l’EIIL, à qui les rebelles islamistes syriens reprochent ses vues hégémoniques et ses exactions.
Au total, ces affrontements ont fait 3.300 morts depuis le 3 janvier, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). D’après le décompte fourni par ce dernier, il y aurait 924 tués dans les rangs de l’EILL et 1.380 dans ceux du Front islamique.
Par ailleurs, 281 civils ont été victimes de dommages collatéraux, à part 21 d’entre eux qui ont été assassiné d’une balle dans la tête par les jihadistes internationaux dans l’ancien hôpital pour enfants d’Alep transformé en prison par l’EIIL. Enfin, 700 autres personnes ont trouvé la mort sans que l’on sache vraiment à quel camp elles appartenaient.
Bien évidemment, ces affrontements entre rebelles ne peuvent que renforcer le régime de Bachar el-Assad, lequel, par le passé, a eu des rapports ambigus avec la mouvance jihadiste. Par exemple, Abou Moussab al-Zarkaoui, qui sema la terreur en Irak dans les années 2005-2006 et qui fut le « parrain » de l’actuel chef de l’EIIL, avait trouvé refuge d’abord en Iran puis ensuite en Syrie après avoir fui l’Afghanistan, où il dirigeait un camp d’entraînement dans la région d’Herat.
