Centrafrique : Les renforts français pour Sangaris vont-ils intégrer la mission européenne EUFOR RCA?

Décidée le 20 janvier dernier, la mission militaire européenne en Centrafrique (EUFOR RCA) devrait être déployée à Bangui dans quelques semaines. Pour le moment, l’on sait que sa tâche sera d’y sécuriser l’aéroport, qu’elle comptera entre 500 et 1.000 hommes et que la France en sera la nation-cadre

Lors du débat portant sur la prolongation de l’opération Sangaris, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé des précisions sur cette mission européenne. En fait, selon le compte-rendu qui a été diffusé par les services de l’Assemblée nationale, il n’a fait que souligner qu’il s’agissait de la « quatrième intervention militaire européenne dans l’histoire depuis la décision de mettre en œuvre une politique de sécurité et de défense commune », et qu’elle a « été décidée rapidement et à l’unanimité ».

Le ministre, qui, sur Europe1, ce 26 février, a indiqué travailler avec « des généraux de terrain et pas avec des experts qui observent depuis Paris », a aussi rappelé que cette mission européenne sera commandée par le général Philippe Pontiès, depuis Larissa (Grèce) qui est quand même un poil plus proche de Bangui que des centres de réflexions parisiens.

Quant à connaître avec précision les contributions des différents Etats membres à EUFOR RCA, il faudra encore attendre. Puisque la France en sera la nation cadre, il est évident qu’un contingent relativement important de militaires français sera engagé sous la bannière européenne. S’ajoutera-t-il à ceux déployés dans le cadre de l’opération Sangaris?

A priori, non. Du moins si l’on en croit les propos du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de son intervention préliminaire au débat concernant la prolongation du mandat de Sangaris. « Afin de répondre à la situation et à l’appel du secrétaire général de l’ONU, le Président de la République a décidé, à la suite du conseil de défense du 14 février, d’en porter les effectifs à 2 000 hommes », avec l’envoi de 400 soldats de plus, a-t-il rappelé.

Jusque-là, rien de neuf. Si ce n’est la suite. « Notre effort supplémentaire comprend le déploiement anticipé de forces de combat et de gendarmes français, qui participeront ensuite à l’opération européenne », a ainsi affirmé le chef du gouvernement. « Au-delà, a-t-il ajouté, la France pourra réduire son effort et maintenir une présence en appui à l’opération des Nations unies, mais elle n’a pas vocation à se substituer aux forces internationales, auxquelles il incombe d’assurer, dans la durée, la sécurisation de la République centrafricaine ».

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