L’Italie pourrait diviser par deux sa commande d’avions F-35

Initialement, Rome devait commander 131 exemplaires de l’avion F-35 Lightning II, actuellement en cours de développement chez le constructeur aéronautique américain Lockheed-Martin.

Depuis son lancement, l’Italie fait partie des partenaires du 2e cercle de ce programme Joint Strike Fighter, au même titre que les Pays-Bas. A ce titre, elle accueille sur son sol une usine où doivent être assemblés les F-35 destinés à ses forces armées ainsi qu’aux Pays-Bas. Cette dernière, qui pourrait devenir à terme un centre de maintenance pour l’ensemble des Lightning II en service en Europe, a été inaugurée l’an passé à Cameri, près de Milan.

Seulement, face aux difficultés économiques et financières, le gouvernement italien a décidé, en 2012, de réduire sa commande de F-35 en la portant à seulement 90 exemplaires pour 15 milliards d’euros. Et il est question d’aller encore plus loin.

La mise au point du F-35 ne va pas sans mal et ses coûts d’acquisition ont grimpé en flêche, au point qu’il est devenu le programme d’armement le plus cher de l’histoire. Si de récents progrès donnent à penser que la note finale pourrait être moins élevée qu’attendu (encore que… restons prudents), il n’en reste pas moins que l’achat de l’avion américain fait polémique en Italie. Et cela d’autant plus que l’appareil fait l’objet de critiques sur ses performances réelles, y compris outre-Atlantique.

Aussi, dans un rapport d’enquête sur les programmes d’équipements des forces armées transalpines, le Parti démocratique italien (Partito Democratico), dont le président du Conseil des ministres, Enrico Letta, est issu et qui est l’une des organisations politiques centrales de la coalition actuellement au pouvoir à Rome, envisage de réduire davantage la commande de F-35 et d’en acquérir 45 exemplaires pour mieux se concentrer sur le programme Eurofighter. Les parlementaires italiens devraient prochainement avoir à se prononcer sur une résolution allant dans ce sens.

« Chaque euro investir [ndlr, dans le F-35] finira dans les caisses de Lockheed-Martin », a estimé le député (PD) Carlo Galli. La réalité est toutefois un peu plus complexe, les sous-traitants du constructeur, qu’ils soient nord-américains ou européens, auront droit à leur part du gâteau. Quant à l’usine de Cameri, elle travaillera « à perte », selon l’enquête menée par le Parti démocratique. « Soutenir un projet aérien européen [ndlr, Eurofighter] à la place nous aménera un avantage économique certain et de l’emploi. Chaque euro investi sera retourné à l’Italie par le consortium en termes de commandes », a soutenu le parlementaire.

Pour l’Italie, le renouvellement des appareils de l’Aeronautica Militare n’est sans doute pas aussi prioritaire que celui de sa flotte de navires. L’amiral Giuseppe De Giorgi, le chef d’état-major de la marine italienne,  a ainsi obtenu 5,8 milliards d’euros pour financer l’achat de 10 nouveaux navires polyvalents.

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