La Corée du Nord serait prête à mener un autre essai nucléaire

Pour le renseignement américain, il ne fait aucun doute que la Corée du Nord a accentué ses activités nucléaires à vocation militaire, notamment en relançant un réacteur produisant du plutonium sur le site de Yongbyon, à une 90 km au nord de Pyongyang et renforçant ses installations destinées à enrichir de l’uranium.

Preuve que le développement de telles armes reste bien ancré dans l’esprit des dirigeants nord-coréens, le premier d’entre-eux, Kim Jong-un a affirmé, lors de ses voeux, que « si la guerre éclate à nouveau (dans la péninsule), elle engendrera un désastre nucléaire massif et les Etats-Unis ne seront jamais indemnes ».

Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin, a affirmé, devant une commission parlementaire, que le site de Punggye-ri, là où ont été menés les trois précédents essais nucléaires souterrains nord-coréens, est opérationnel pour en réaliser un quatrième, même si, toutefois, aucun signe de « préparatifs immédiats » n’a été détecté.

Par ailleurs, le ministre a expliqué que les services sud-coréens avaient « identifié le processus de base des préparations sur le site de lancement de missiles à Tongchang-ri », en réponse à une question portant sur les préparatifs d’un tir d’un engin balistique longue portée.

« Ces choses peuvent se réaliser sur la décision du groupe du dirigeant nord-coréen. Les tirs de missile à longue portée et les essais nucléaires ont une certaine corrélation comme on a pu le constater dans le passé. Nous essayons de surveiller de très près et mettons en place des mesures préparatoire », a ajouté Kim Kwan-jin.

La crainte de Séoul est de voir la Corée du Nord se livrer à de nouvelles provocations dans les semaines ou les mois à venir. Comme souvent, la péninsule coréenne est sujette à de brusques montées de tension causées par des annonces faites de part et d’autres du 38e parallèle. Du moins, chaque prétexte est bon, pour Pyongyang notamment, pour lancer des menaces à l’encontre du sud (rarement suivies d’effet, cependant).

Ainsi, le régime nord-coréen a annulé au dernier moment la visite d’un émissaire américain. Ce dernier devait aller à Pyongyang pour discuter du cas d’un de ses compatriotes, Kenneth Bae, arrêté en novembre 2012 pour avoir fomenté un coup d’Etat (selon l’accusation officielle) et envoyé dans un camp de travail après avoir été hospitalisé.

Cette décision serait en corrélation avec l’annonce de la tenue des exercices Key Resolve et Key Resolve et Foal Eagle, menés annuellement et conjointement par les forces américaines et sud-coréennes. Ces manoeuvres commenceront le 24 février, soit pendant les réunions des familles séparées par la guerre de Corée, qui doivent avoir lieu entre les 20 et 25 février.

Ces exercices importants (12.700 militaires américains y participeront) ont pourtant fait l’objet d’une communication auprès de Pyongyang, en soulignant leur caractère défensif. Cependant, le régime nord-coréen a appelé à plusieurs reprises Washington et Séoul à annuler ces manoeuvres, sous peine « d’un holocauste défiant l’imagination ».

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