Le chef d’un service de renseignement algérien vivement critiqué par un cadre du FLN

Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), parti dont est issu le président Abdelaziz Bouteflika dont on ignore s’il se représentera à la prochaine élection présidentielle, le 17 avril, n’a pas retenu ses coups contre le général Mohamed Lamine Mediène (dit Toufik) qui n’est autre que le chef du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), le puissant service de renseignement algérien.

Ainsi, dans un entretien accordé le 3 février au site « Tour sur l’Algérie », Amar Saïdani, élu secrétaire général du FLN en août dernier, a d’abord mis en avant les erreurs commises par le DRS au cours de ces dernières années. « Si nous évaluons les missions de la sécurité intérieure dans certaines affaires importantes, on constatera que ce service a multiplié les échecs », a-t-il affirmé, en citant l’assassinat du président Boudiaf, en 1992, l’affaire des moines de Tibehirine (1996) ou encore la tentative d’attentat suicide contre Abdelaziz Bouteflika, à Batna, en septembre 2007.

L’on pourrait sans doute y ajouter l’incapacité à coincer Abdelmalek Droukdel, le chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique… Cela dit, la tâche n’est pas aisée et ce n’est pas faute d’avoir essayé. « Ce qui lui a réellement permis de déjouer toutes les opérations de traque tient à la complexité de la configuration géographique de son fief, un triangle de massifs montagneux, à cheval sur trois wilayas Boumerdès, Tizi-Ouzou et Bouira », écrivait, en mars 2013, Jeune Afrique, sur la foi d’explications données par un officier algérien.

« A mon avis, Toufik aurait dû démissionner après ces échecs », a estimé M. Saïdani, qui n’a jamais ménagé ses critiques à l’égard du DRS, qu’il accuse de s’occuper « des affaires des partis politiques, de la justice et de la presse » plutôt que de la sécurité de l’Algérie. Et d’y voir, la main du service de renseignement derrière l’affaire de corruption touchant le groupe pétroler Sanatrach et pour laquelle un ancien ministre de l’Energie est inquiété. Selon lui, le DRS « ne cesse d’inventer des histoires sur le cercle proche du président »

Formé à l’école du KGB après l’indépendance algérienne, en 1962, le général Mediène est à la tête du DRS depuis 1990, après avoir été le chef du département Défense et Sécurité de la Présidence puis, puis celui de la Sécurité de l’Armée. Personnage incontournable en Algérie, l’on ne sait que très peu de choses sur lui, ce qui laisse le champ libre aux rumeurs, notamment au sujet des rôles qui lui ont été prêtés lors d’affaires troubles ayant eu lieu pendant la guerre civile provoquée par la progression du Front islamique du salut (FIS) et l’arrêt du processus électoral en 1991.

Cela étant, et selon des informations de la presse algérienne qui n’ont jamais été démentie, le DRS a récemment perdu une partie de ses prérogatives dans le cadre d’une restructuration consécutive à la prise d’otages géante du site gazier d’In-Amenas par des proches du jihadistes Mokhtar Belmokhtar (un ancien du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, devenu AQMI en 2007), en janvier 2013.

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