Centrafrique : Opération en cours à Sibut, ville tombée aux mains de combattants de l’ex-Séléka (MàJ)

Les combattants lourdement armé de l’ex-Séléka qui sont entrés dans la ville de Sibut (à 180 km au nord de Bangui), le 30 janvier, ont provoqué la panique parmi la population civile, 99% des habitants ayant fui leur domicile depuis

« Ces combattants, qui ne s’expriment qu’en arabe, ont commis (…) des exactions contre la population de la ville, qui, terrorisée, a fui en brousse ou a pris la direction de villes de régions voisines », avait alors confié, à l’AFP, une source au sein de la gendarmerie centrafricaine.

La nouvelle présidente de transition, Catherine Samba Panza a vu dans cette action des ex-Séléka une tentative visant à « déstabiliser » son mandat, 10 jours après son élection. Selon elle, ces groupes armés entrés à Sibut ont « des velléités de sécession ». Une vue de l’esprit? Pas vraiment. En décembre, Abakar Sabone, un ancien proche de l’ancien président Michel Djotodia, avait proposé ce scénario. Depuis, ce dernier a créé, à Birao, le « Mouvement pour l’indépendance du nord-est de la Centrafrique ».

Cela étant, et comme souvent depuis le début de l’opération Sangaris, les informations sont confuses. « Une opération militaire est en cours sur Sibut », aurait ainsi déclaré, le 31 janvier, à l’AFP, un officier de communication français.

« Deux avions et deux hélicoptères français survolent la ville depuis 15H00″ (14H00 GMT) », a affirmé un témoin réfugié en brousse. Cette information a été confirmé par le ministère de la Défense, en précisant qu’il s’est agi d’une mission « d’accompagnement » et qu’il n’y avait pas de frappe contre de éléments au sol.

Au moins trois unités de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), appuyées semble-t-il par des éléments de l’opération Sangaris, ont été envoyées à Sibut. Des combattants de l’ex-Séléka auraient, selon un témoin, abandonné l’une de leurs positions au profit de la force panafricaine, laquelle aurait pris possession de la mairie. Aucun combat n’a été signalé pour le moment.

Des discussions étaient d’ailleurs en cours, ce 1er février, entre la Misca et les combattants de l’ex-Séléka. « Nous voulons la paix, nous sommes centrafricains. Le passé est le passé. Nous sommes prêts à déposer les armes, mais ça dépend des conditions », a décalré le colonel sélékiste Abdelkader Djelani.

Par ailleurs, et alors que des tensions ont lieu dans d’autres parties du pays, la situation reste difficile à maîtriser à Bangui, malgré le regroupement des combattants de l’ex-Séléka dans deux camps situés à la périphérie de la capitale centrafricaine. S’agissant de l’accrochage avec les forces françaises qui aurait eu lieu aux abords de l’un d’entre-eux et qui aurait fait 10 tués dans les rangs sélékistes, le ministère français de la Défense n’a donné aucune confirmation, ni démenti, évoquant seulement une « hausse ponctuelle d’insécurité dans la zone » et affirmant que « la force Sangaris est systématiquement intervenue contre les hommes en armes refusant le cantonnement ».

Quoi qu’il en soit, les exactions impliquant ex-Séléka et anti-balaka à Bangui auraient fait, selon la Croix-Rouge, encore 30 tués au cours des 3 derniers jours. L’ONG s’inquiète d’ailleurs d’un « niveau de violences sans précédent » depuis le début de l’année.

A Addis-Abeba, un sommet réunissant les représentants de la communauté internationale et les dirigeants de l’Union africain a appelé à une résolution urgente de la crise centrafricaine. « La situation sécuritaire est extrêmement inquiétante, avec la poursuite d’attaques contre des civils qui, à leur tour, accroissent les tensions religieuses et intercommunautaires », a affirmé Smail Chergui,  le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA. « L’effondrement de la loi et de l’ordre est une menace pour l’existence même de la Centrafrique », a-t-il estimé.

MàJ – 01.02.2014 – 16h15 : Le commandement de la Misca a annoncé, ce 1er février, en début d’après-midi, avoir repris pacifiquement Sibut. « Le contingent gabonais de la Misca s’est installé à Sibut et se répartit dans la ville. Il est évident que les ex Séléka seront cantonnés, ils vont être désarmés et sécurisés », a affirmé le général Tumenta Chomu à la radio publique centrafricaine

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