Le coût du futur siège de l’Otan dérape

Quand le général de Gaulle décida le retrait de la France des structures militaires de l’Alliance atlantique, le siège du quartier général de cette dernière, alors établi à Paris, fut transféré dans l’urgence à Bruxelles, dans des locaux, qui au fil du temps, se révélèrent de plus en plus inadaptés. D’où le lancement, en 1999, d’un projet visant à en construire un nouveau. Un accord signé en 2004 confia la gestion de ce projet à la Belgique.

Un appel d’offres fut donc lancé et le consortium BAM Alliance, réunissant le groupe néerlandais BAM Groep et l’entreprise belge Interbuild, remportant le marché concernant la construction du bâtiment pour 456 millions d’euros, soit 28% de moins par rapport aux estimations réalisées deux ans plus tôt (650 millions). La solution la moins disante en termes de coûts fut donc retenue.

Le futur siège du QG de l’Otan sera situé en face de celui occupé actuellement, sur un terrain de 40 hectares. Il est prévu de construire des installations sur 250.000 m2, dont 120.000 m2 de bureaux, un centre de conférence, des restaurants, des ateliers et des magasins.

Seulement, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé, le 19 janvier dernier, que le BAM Alliance avait demandé, à la fin de l’année 2013, une rallonge de 245 millions d’euros, avec, en prime, un retard de plus de 9 mois s’agissant de la livraison des locaux, prévue en 2016.

Manifestement, il fallait s’y attendre. « Le dépassement des coûts de la construction du nouveau siège de l’Otan était prévisible », a en effet indiqué une source « proche du dossier » à l’agence Belga. Cette dernière a expliqué que l’offre faite par BAM Alliance avait été « clairement sous-évaluée » et « beaucoup trop basse ».

Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, n’a pas confirmé les chiffres avancés par Der Spiegel. Mais il en revanche admis que le dépassement du coût de la construction du futur siège était une « source de préoccupation pour les Etats membres ». Et d’ajouter : « Tous les alliés continuent à être activement engagés dans le traitement de ce problème ».  « C’est une dure négociation commerciale » qui s’engage entre la Belgique et le consortium BAM Alliance, a-t-il encore déclaré.

Outre la construction du nouveau siège, d’autres contrats ont été attibués – ou le seront prochainement -, dont l’équipement en systèmes d’information et de communication (64 millions), la protection électronique (Siemens/Putman, 17 millions), l’infrastructure de réseau actif (Lockheed Martin, 62 millions), etc. Le coût de ce projet a été limité par les Etats-membres de l’Otan à 1 milliard d’euros. Chacun d’entre eux en finance une partie. Pour la France, il est question d’une participation financière de 110 millions d’euros.

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