La Bundeswehr confrontée au problème du harcèlement sexuel dans ses rangs
Première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en Allemagne, Ursula von der Leyen a un nouveau dossier à traiter sur son bureau : celui du harcèlement sexuel, dont plus d’un personnel féminin sur deux de la Bundeswehr s’en est dit victime lors d’une étude menée en 2011 par Centre pour l’histoire militaire et les sciences sociales de l’Armée allemande et rendue publique seulement le 24 janvier.
Ainsi, 55% des femmes militaires interrogées ont affirmé avoir subi au moins l’une des quatre formes de harcèlement, qui vont des blagues et des remarques salaces répétées (36%) à des agressions sexuelles (3%), en passant par l’exposition non consentie à des images à caractère pornographique (25%) et à des contacts physiques imposés (27%).
En outre, le harcèlement sexuel ne concerne pas seulement les femmes soldats mais aussi les hommes : 12% d’entre-eux s’en sont dits victimes également. Cela peut paraître suprenant. Mais ça l’est moins quand l’on songe, par exemple, à l’affaire du navire-école « Gorch Fock », à bord duquel de mauvais traitements étaient infligés aux aspirants de la Deutsche Marine.
La Bundeswehr compte 11% de personnels féminis dans ses rangs. Et, visiblement, cette féminisation ne passe pas auprès de tout le monde. Ainsi, l’étude montre que 56% des militaires masculins estiment que l’armée allemande va « moins bien » depuis qu’il y a de plus en plus de femmes sous l’uniforme. Ce chiffre est en progression de 4% par rapport à 2005, année où une étude comparable avait été réalisée.
« Nous devons rendre la Bundeswehr sensiblement plus attrayante pour les femmes », a réagi Ursula von der Leyen lors de la publication des résultats de cette étude. Selon elle, il faudra rendre « plus visible » les côtés positifs de la féminisation de l’armée allemande.
Par ailleurs, Mme von der Leyen a déjà annoncé, il y a 15 jours, son intention de prendre des mesures pour faciliter la vie de famille pour les militaires allemands, avec la mise en place de nouveaux modes de gardes pour les enfants ainsi que de donner la possibilité de travailler à temps partiel.
Photo : (c) Bundeswehr