La réalisation du « segment sol utilisateur » des futurs satellites d’observation MUSIS est lancée
Le président Hollande l’avait brièvement évoqué lors des voeux qu’il a adressés aux forces armées sur la base aérienne de Creil au début de ce mois. La Direction générale de l’armement (DGA) vient officiellement de le confirmer : le contrat portant sur la réalisation du segment sol utilisateur du futur système MUSIS (MUltinational Space-based Imaging System for Surveillance, reconnaissance and observation) et son maintien en condition opérationnelle pendant 12 ans a été notifié à la fin de l’année 2013 à Airbus Defense and Space (ex-Astrium) pour un montant maximum de 300 millions d’euros.
« Le segment sol utilisateur qui vient d’être commandé (…) permettra de programmer les missions des satellites optiques de MUSIS et de recevoir, produire, diffuser et archiver les images ainsi acquises. Il pourra aussi fédérer l’accès à d’autres capteurs d’observation satellitaires, français ou étrangers », a précisé la DGA.
Le bouclage du financement du programme MUSIS navait été annoncé en mars 2012 par Gérard Longuet, alors ministre de la Défense, lors d’un déplacement à Toulouse, sur le site d’Astrium. A l’époque, il avait été avancé que son coût total, serait de 795 millions d’euros.
Le programme MUSIS permettra de remplacer, à partir de 2017, le système d’observation optique HELIOS 2. Il vise à mettre sur orbite deux satellites CSO (Composante spatiale optique), lesquels ont été commandés en 2010 par la DGA. Les équipements d’observation sont réalisés par Thales Alenia Space (TAS).
Initialement, le système MUSIS devait compter 3 satellites. Seuls dont ont été confirmés pour le moment. Le premier aura à effectuer des missions de reconnaissance (THR) tandis que le second, mis sur une orbite plus basse, predra des images en haute résolution. Les deux engins doivent être respectivement lancés en 2016 et en 2017.
Par rapport aux satellites Helios 2A et 2B actuellement en service, ceux du programe MUSIS permettont d’identifer des cibles plus petites et de founir une quantité d’images plus importantes, avec un délai réduit.
A l’origine, le projet MUSIS a une vocation européenne, avec la signature, en 2008, d’une lettre d’intention par Rome, l’idée étant de remplacer les systèmes mis en oeuvre par les participants (Cosmo-SkyMed, SAR LUPE pour l’Allemagne et Hélios 2 pour la France) par un système commun d’observation spatiale disposant de capacités d’imagerie optique, d’optique infrarouge et radar.
En Allemagne, et en coopération avec les Etats-Unis, un programme concurrent, appelé HiROS, est en cours de développement depuis 2009 sous l’égide du Centre allemand pour l’aéronautique et l’aérospatiale (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt). A l’origine confidientiel, son existence avait été révélée par WikiLeaks, qui diffusa des dépêches diplomatiques américaines en 2010.