Les Emirats arabes unis vont instaurer un service militaire

Passé de mode le service militaire? Certes, au cours de ces dernières années, la Suède et l’Allemagne l’ont en effet abandonné, se dotant ainsi de forces armées professionnelles, comme en France ou encore en Grande-Bretagne, et, il est envisagé d’en réduire la durée en Turquie. Mais d’autres pays, comme la Suisse et l’Autriche, ont conservé la conscription, après avoir organisé un référendum.

Aux Emirats arabes unis, le service militaire est loin d’être un concept démodé puisqu’il pourrait y être prochainement instauré. L’annonce en a été faite le 19 janvier par le gouvernement émirati, lequel va examiner un projet de loi allant dans ce sens et visant à créer une nouvelle force de réserve.

« La nouvelle loi va mettre en place une nouvelle défense nationale, afin de protéger la patrie, ses frontières et ses ressources », a indiqué Seikh Mohammed Ben Rachid Al Maktoum, le ministre de la Défense des Emirats. « Protéger la nation et préserver son indépendance ainsi que sa souveraineté est un devoir sacré », a-t-il ajouté.

Concrètement, ce service militaire, obligatoire pour les hommes, optionnel pour les femmes, concernera les jeunes âgés de 18 à 30 ans. La durée passée sous les drapeaux sera fonction des diplômes : 9 mois pour ceux qui ont termine un cycle secondaire, 2 ans pour les autres.

Cette décision a de quoi surprendre, d’autant plus que l’heure est plutôt à la détente avec le voisin iranien, avec lequel les Emirats entretiennent un différend territorial concernant des îles situées à l’entrée du détroit d’Ormuz. Seulement, la situation est instable au Moyen Orient, notamment en raison des troubles qui affectent la Syrie et l’Irak. Aussi, même s’ils sont éloignés de ces zones de conflit, les émiratis se préparent à toutes les éventualités.

Actuellement, les forces armées des Emirats, déjà dotées de budgets conséquents (7% du PIB) comptent 51.000 hommes, dont 44.000 sont affectés au sein des troupes terrestres, le reste se partageant entre les forces aériennes (4.500) et la Marine (2.500). En ayant recours à des réservistes, le cas échéant, ces effectifs pourraient être multipliés par deux pour une population de 7,9 millions d’habitants (estimation de la Banque mondiale), dont seulement 800.000 nationaux (10%).

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