L’équipementier Honeywell a fourni des capteurs d’origine chinoise utilisés par l’avion de combat F-35

L’équipementier Honeywell fait actuellement l’objet d’une enquête ouverte par les autorités américaines pour avoir utilisé des composants électroniques d’origine chinoise afin de livrer des capteurs utilisé par l’avion de combat F-35, actuellement en cours de développement chez Lockheed-Martin.

« Les capteurs font partie du système de gestion d’énergie thermique que Honeywell construit pour refroidir les moteurs du F-35 et pressuriser sa cabine », a précisé Joe DellaVedova, porte-parole de bureau chargé du programme F-35 au Pentagone. « Il s’agit de pièces simples qui ne sont pas programmables », a-t-il ajouté, en soulignant qu’il n’y avait aucun risque à les utiliser. Toutefois, a-t-il poursuivi, il seront quand même remplacés… e

« Il s’agit d’un capteur électrique commun trouvé sur une carte de circuit qui est largement disponible dans les applications commerciales dans le monde entier », a de son côté, expliqué un porte-parole d’Honeywell, qui a assure que l’industriel « coopère pleinement » avec les autorités américaines.

Le même a également indiqué qu’Honeywell n’a « produit ce composant en Chine que pendant une courte période, avant de décidé de relocaliser la production vers un établissement américain après consultation avec le Pentagone » et ses « partenaires ». Et d’ajouter : « Nous croyons que nous avons suivi toutes les lois et réglementations américaines applicables relatives à la fabrication de composants liés à la défense en Chine ».

Pour fabriquer ce capteur en Chine, l’équipementier aurait normalement dû recevoir une autorisation de la part des autorités américaines, conformément à la Loi sur l’exportation et le contrôle des armements (Arms Control Export Act ), pour communiquer éventuellement des spécifications techniques au site de production chinois. La procédure en cours concerne donc ce point précis.

La décision de produire ces composants en Chine a été prise sur la base de considérations économiques. En clair, cela coûtait moins cher… Cette pratique n’est pas un cas isolé. Comme l’a souligné Reuters, cette affaire « jette une lumière sur la dépendance à l’égard de la Chine des entreprises américaines », y compris pour des éléments sensibles. « Au cours des 20 dernières années, beaucoup de productions ont été délocalisées hors des États-Unis pour des raisons de coût », ajoute l’agence de presse.

Cette tendance inquiète d’ailleurs les parlementaires américains, qui ont demandé au Government Accountability Office (GAO) de se pencher dessus, en disant craindre que des armes américains « pourraient devenir dépendantes de pièces fabriquées par un futur adversaire potentiel ».

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