La mission européenne Atalanta contre la piraterie somalienne prolongée?

D’après les chiffres du Bureau Maritime International (BMI), l’activité des pirates somaliens a atteint son plus bas niveau en 2013. Et c’est dans le golfe de Guinée qu’auront été constatés le plus grand nombre d’incidents – du moins pour ce qui concerne uniquement le continent africain – l’année passée (et l’on en saura davantage quand le rapport final sera publié).

Plusieurs éléments peuvent expliquer ce phénomène au large des côtes somaliennes. La présence de gardes armés privés à bord des navires civils – ce que la France entend désormais autoriser – en est un. Le déploiement de bâtiments militaires dans le golfe d’Aden en est un autre.

Plusieurs opérations de lutte contre la piraterie ont en effet été lancée au cours de ces dernières années, dont celles de l’Otan et de l’Union européenne (UE), respectivement appelées Ocean Shield et Atalanta.

Si la piraterie somalienne est en perte de vitesse, il n’est pas pour autant question pour l’UE de mettre un terme à l’opération Atalanta, qui arrivera en fin de mandat en décembre 2014. Ainsi, le site EurActiv, spécialiste des questions européennes, évoque des « signaux forts » semblant « confirmer la prolongation » de cette mission.

« Il n’y a pour l’instant aucune raison de penser que les États membres ne vont pas prolonger [le mandat] », selon une « source européenne » dont les propos ont été rapportés par EurActiv. « Il y a même de fortes chances pour qu’il soit prolongé pendant plus de deux ans », a-t-elle insisté.

« Le combat contre la piraterie n’est pas encore gagné », a, pour sa part, estimé Mme le haut représent de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, dans un communiqué. « Il est essentiel que la communauté internationale continue à œuvrer ensemble pour éradiquer la piraterie et consolider les progrès déjà accomplis », a-t-elle insisté.

Dans le même document, il est affirmé que « bien que le nombre d’otages ait baissé, passant de plus de 700 en 2011 à environ 50 aujourd’hui, l’Union européenne est déterminée à réduire ce nombre à zéro : zéro navire et zéro gens de mer aux mains des pirates somaliens ».

En outre, l’UE, qui  assure pour un an la présidence du Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtés somaliennes (CGPCS) depuis le 1er janvier, estime que « la piraterie ne pourra être éradiquée que sur le territoire somalien par les Somaliens, mais la communauté internationale doit néanmoins garder le cap et maintenir le rythme de ses efforts ». Dans ces conditions, l’on voit mal comment l’opération Atalanta ne serait pas prolongée…

La Corne de l’Afrique étant considérée comme « intérêt stratégique » par l’Union européenne, cette dernière y a lancé d’autres missions, en plus de l’opération Atalanta, dont EUCAP Nestor, qui, dirigée par Etienne de Poncins, vise à renforcer les capacités maritimes des pays de cette région ainsi que ceux de l’océan Indien occidental, et l’EUTM Somalie, dont l’objet est de former les forces de sécurité somaliennes. Son mandat a été prolongé l’an passé de deux ans supplémentaires.

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