Centrafrique : Massacre dans les environs de Bozoum

Alors que la situation à Bangui a connu quelques progrès encourageants, avec la réintégration au sein de les forces de sécurité centrafricaines de nombreux soldats et policiers qui avaient désertés il y a quelques semaines pour rejoindre les rangs des milices anti-balaka, de nouvelles violences intercommunautaires ont éclaté ces derniers jours dans le nord-ouest du pays, plus précisément dans le ville de Bozoum.

Ainsi,  le pasteur Antoine Mbaobogo, président de la Croix-Rouge centrafricaine, a fait état de 97 tués, de 107 blessés et de 14.000 déplacés dans les environs de cette localité. Cette même source a également affirmé qu' »au moins 912 maisons ont été incendiés » lors d’affrontements ayant opposé des combattants de l’ex-Séléka majoritairement musulmans à des miliciens chrétiens anti-balakas. « Et comme toujours ce sont les civils qui sont les victimes », a-t-il ajouté.

A priori, ce serait des manifestations anti-Djotodia, lancées à la suite de l’annonce de sa démission, le 10 janvier, qui auraient dégénéré « entre autochtones et musulmans », a indiqué le pasteur Mbaobogo.

Mais selon France 24, qui reçoit des informations d’Aurelio Gazzera, présent dans cette région, les violences auraient commencé la veille du départ de l’ancien président de transition. « Des hommes de la Séléka ont incendié neuf villages dans le nord-ouest de la Centrafrique. Une stratégie de la terre brûlée de la part des anciens maîtres du pays, selon notre Observateur sur place », explique chaîne sur son site Internet.

« Mercredi [8 janvier], on a entendu des tirs et des cris de joie à Bozoum après l’arrivée d’un contingent d’une petite dizaine de voitures. C’était le convoi d’Adoum Rakis [le directeur général adjoint de la police de Bangui, nommé fin mai par Michel Djotodia, ancien chef des Forces unies pour le changement, un mouvement rebelle opposé au président tchadien Idriss Déby] qui nous a affirmé être là dans le cadre d’une ‘opération de pacification’ de la région de Bozoum. En fait, il s’agissait d’une opération pour chasser les anti-balaka très présents ici », a écrit Aurelio Gazzera [voir son blog].

Résultat : des centaines de maisons ont été incendiée et une dizaine de personnes ont été tuées. Le lendemain, une partie des combattants de l’ex-Séléka a fait mouvement vers le Tchad tandis que l’autre a pris la route de Bangui. « Ces convois ont été attaqués par des anti-balaka qui ont fait au moins deux morts et une dizaine de blessés », raconte l’Observateur de France24.

Au total, et toujours d’après la Croix Rouge centrafricaine, au moins 127 personnes ont été tuées dans le pays depuis la démission de Michel Djotodia, dont 25 à Bangui (des estimations partielles d’ONG avancent le chiffre de 8) et 5 à M’Bata, dans le sud-ouest du pays.

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