Libye : Un ministre assassiné et des combats tribaux dans le sud

L’on savait que l’est de la Libye, c’est à dire la Cyrénaïque, était aux prises avec l’activisme de groupes liés à la mouvance jihadiste, avec des assassinats de responsables des forces de sécurité libyennes ou encore d’attentats visant les intérêts occidentaux.

Qui plus est, et alors que l’économie du pays dépend pour une très large part des revenus tirés de l’exploitation des hydrocarbures, la production d’or noir  a chuté en raison, notamment, du blocage de trois ports pétroliers situées dans cette région par des hommes lourdement armés qui réclament notamment l’autonomie de la Cyrénaïque.

Plus généralement, le gouvernement libyen a toutes les peines pour désarmer les milices créées lors du soulèvement contre le colonel Kadhafi, en 2011. Et, signe, que les choses ne vont pas en s’arrangeant, la Libye vient de connaître le premier assassinat d’un responsable gouvernemental depuis l’instauration du nouveau régime.

Selon des sources sécuritaires et hospitalières, le vice-ministre libyen de l’Industrie, Hassan al-Droui, a en effet été tué par balle, dans la nuit du 11 au 12 janvier alors qu’il effectuait une visite à Syrte, sa ville natale, située à 500 km à l’est de Tripoli.

Ancien membre du Conseil national de transition (CNT), la branche politique de la rébellion qui renversa le colonel Kadhafi, Hassan al-Droui fut nommé vice-ministre de l’Industrie par Abdelrahim al-Kib, le premier chef de gouvernement de transition. Il avait été par la suite confirmé à son piste par Ali Zeidan, l’actuel Premier ministre libyen.

Ce dernier a annoncé, il y a 3 jours, son intention de procéder à un remaniement ministériel, son gouvernement étant confronté à l’hostilité d’une partie du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique et législative du pays.

Dans le sud de la Libye, la situation n’est guère plus fameuse. Déjà que l’on soupçonne que des groupes jihadistes y ont trouvé refuge – ce qu’a évoqué le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors de son adresse à la Force Serval, le 31 décembre dernier – cette région a été le théâtre d’affrontements meurtriers entre deux tribus rivales à Sebha.

A prioiri, les violences auraient commencé après la mort du chef d’une milice appartenant à la tribu arabe d’Awled Sleiman. Cette dernière a accusé la tribu des Toubous d’en être responsable. Au moins 19 personnes ont trouvé la mort lors des derniers affrontements, qui sont les plus importants depuis le cessez-le-feu conclu entre les deux parties en mars 2012, après des combats ayant fait près de 150 tués.

Les Toubous, à la peau noire, sont régulièrement pris pour cible par les tribus arabes, lesquelles les accusent de compter dans leurs rangs des combattants étrangers. Se déplaçant dans le sud de la Libye mais aussi dans le nord du Tchad et au Niger, ils se disent être « marginalisés » au sein de la société libyenne.

Ces affrontements tribaux sont de nature à affecter la production de plusieurs champs pétroliers situés dans le sud libyen. Ce qui n’arrangerait évidemment pas les affaires du gouvernement libuen, lequel a récemment estimé à 9 milliards de dollars les pertes occasionnés par les perturbations visant l’exploitation pétrolière du pays. Mais aussi celles de l’Europe, principal acheteur de pétrole et de gaz produits en Libye.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]