L’Afghanistan, le Mali et la Centrafrique ont été au coeur des voeux présidentiels adressés aux forces armées

Il ne fallait pas s’attendre à des annonces majeures concernant la politique de défense à l’occasion des voeux adressés par le président Hollande aux forces armées, ce 8 janvier, sur la base aérienne 110 de Creil.

Au cours de son allocution, le chef de l’Etat est revenu sur plusieurs opérations extérieures en cours ou passées, comme le retrait des « unités combattantes » d’Afghanistan, la mission Serval au Mali ou l’intervention en Centrafrique (d’autres, comme Daman, au Liban, ont été oubliées…).

Ainsi, le président Hollande a tenu à exprimer son admiration et la « satisfaction » qui est non seulement la sienne mais « aussi celle de la Nation tout entière » devant « l’efficacité » dont les militaires ont fait preuve au cours de l’année passée et a fait part de sa « fierté ».

S’agissant du retrait d’Afghanistan, le chef de l’Etat a parlé de « prouesse » et adressé des remerciements appuyés au chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Guillaud, pour le bon déroulement de cette opération de désengagement qui n’a fort heureusement donné lieu à aucune perte.

L’opération Serval a bien évidemment été largement commentée par le président Hollande. Après en avoir rappelé les tenants et les aboutissants, ainsi que les résultats obtenus sur le terrain par les forces françaises, il a estimé que « la mission est en train de s’achever ». Enfin, pas tout à fait. Le locataire de l’Elysée a en effet déclaré que « les effectifs passeront de 2.500 à peu près aujourd’hui à 1.600, puis ils déclineront jusqu’à 1000, ce qui sera le niveau nécessaire pour faire face à toute menace qui pourrait ressurgir, car les groupes terroristes sont encore présents au Nord Mali ».

Comme pour le Mali, le président Hollande est a évoqué longuement les raisons qui l’ont poussé à prendre la décision de lancer l’opération Sangaris en Centrafrique, après en avoir obtenu le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies. Il a ainsi souligné que l’histoire politique de ce pays était émaillée d’une succession de de coups de force et de coups d’Etat, et expliqué la nécessité d’intervenir en mettant en avant une « spirale de violences interconfessionnelles » et un « drame humanitaire ».

Selon le chef de l’Etat, l’intervention française a permis de mettre un frein aux exactions. « Quelle serait la situation si la France était restée indifférente à la dérive de ce pays? Quelle serait l’ampleur des exactions et des massacres si la France était restée les bras croisés alors qu’elle était la seule puissance à disposer de forces pré-positionnées dans la région? », a-t-il demandé.

Mais, a-t-il reconnu, l’opération Sangaris est compliquée, d’autant plus que les militaires français ne sont « pas toujours préparés » à la mission qui leur a été confiée étant donné qu’ils n’ont « pas d’aversaires ».

Cela étant, François Hollande a réaffirmé les objectifs à atteindre :  rétablir la sécurité, éviter de nouveaux massacres et permettre l’accès de l’aide humanitaire. A aucun moment il n’a été question d’augmenter les effectifs de cette opération, lesquels sont actuellement de 1.600 hommes.

Toujours au sujet de la Centrafrique, le président Hollande a indiqué que l’Union européenne allait « s’impliquer davantage » et qu’une décision sur les moyens à accorder sera prise le 20 janvier prochain, notamment dans le domaine du « soutien humanitaire ». Enfin, quant à la mise en place d’une éventuelle opération de maitien de la paix des Nations unies, il a estimé que ce processus prendrait du temps.

Par ailleurs, François Hollande a insisté que l’attention à apporter à la condition militaire, étant donné, a-t-il fait valoir, que « le métier des armes est beaucoup plus qu’un métier ». Après avoir de nouveau dénoncé les errements du système Louvois dans le paiement des soldes, (« il faudra tout changer! », a-t-il lancé), il a évoqué les interrogations et les inquiétudes exprimées au sein des armées (évolution du soutien de proximité, matériels, avancement, etc…). Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « devra y répondre », a-t-il promis. Comment? Telle est la question.

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