Deux militaires de la base aérienne de Mont-de-Marsan ont récemment mis fin à leurs jours

Les informations contenues dans une lettre anonyme sont toujours à prendre avec précaution. Surtout quand des faits graves sont évoqués. Lundi dernier, l’ADEFDROMIL a ainsi diffusé, via son site Internet, une telle missive dans laquelle l’on apprenait que deux militaires – un adjudant et un caporal-chef – de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan avaient mis fin à leurs jours en novembre.

Le commandant de la BA 118, le colonel Emmanuel Vialle, a confirmé ces deux suicides, lesquels ont eu lieu à 3 semaines d’intervalle. L’adjudant a commis l’irréparable sur son lieu de travail tandis que le caporal-chef s’est suicidé à son domicile alors qu’il devait reprendre le service après un congé maladie de longue durée.

La lettre anonyme diffusée par l’ADEFDROMIL évoque des problèmes de moral et de budget ainsi que des conditions de travail compliquées pour expliquer ces passages à l’acte. Si le colonel Vialle a admis, dans les colonnes de Sud Ouest, que « le contexte des réformes militaires engagées depuis 2008, la parution d’un nouveau livre blanc et la publication de la nouvelle loi de programmation programmation militaire est mal vécu par certains », il a cependant estimé qu’un « suicide est un acte complexe, un lien éventuel avec le milieu professionnel n’est pas aisé à établir et, dans ce cas, il est impossible de l’établir à ce stade ».

Qui plus est, les deux militaires n’ont pas laissé de lettres pour expliquer les raisons de leur geste. Une enquête de commandement a été ouverte, en plus de celle menée par la gendarmerie, pour établir les circonstances de ce que le colonel Vialle a qualifié de « déchirement » pour la base qu’il commande. Selon la Dépêche, une cellule psychologique a été mise en place à la base et une conférence sur l’attention aux troubles psycho-sociaux doit y être prochainement organisée.

En outre, tout en déplorant la démarche de l’auteur du courrier envoyé à l’ADEFDROMIL, qu’il qualifie de « regrettable, à la limite de la diffamation », le colonel Vialle, qui assure avoir « toujours eu la volonté d’appuyer son commandement sur les relations humaines », a indiqué l’existence de plusieurs moyens permettant aux personnels de la BA 118 (au nombre de 3.500, soit près d’un millier de plus en l’espace de 3 ans) de faire connaître leurs difficultés éventuelles, y compris anonymement.

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