La France souhaite une implication plus importante des Nations unies en Centrafrique
Dans une tribune publiée le 27 décembre par le quotidien Le Monde, l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, et l’imam Omar Kobine Layama ont appelé les Nations unis à déployer en Centrafrique, et « de toute urgence », une force de maintien de la paix. Les « progrès réalisés » depuis le lancement de l’opération française Sangaris en soutien aux 4.000 hommes de la MISCA, la mission internationale de soutien à la RCA, « sont fragiles et les troupes ne sauraient porter ce fardeau à elles seules », ont-ils fait valoir.
La Centrafrique « reste au bord d’une guerre aux aspects religieux », et « nous craignons que faute d’une réponse internationale plus importante, notre pays ne soit condamné aux ténèbres », ont-ils mis en garde.
Que les Nations unies jouent un rôle plus important en Centrafrique, tel est également le voeu du président Hollande. Dans un communiqué, l’Elysée a fait savoir que ce souhait avait été transmis à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, lors d’un entretien téléphonique, le 27 décembre, c’est à dire quelques heures après de nouvelles violences entre combattants de l’ex-Séléka et miliciens anti-balaka et dont le bilan définitif n’est pas encore établi. Selon les estimations de la Croix Rouge, environ un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre, date du lancement de l’opération Sangaris.
Par ailleurs, François Hollande a également rappelé à Ban Ki Moon que l’action de la des militaires français visait à « protéger l’ensemble de la population centrafricaine des exactions commises à son encontre, sans discrimination ».
La résolution 2127 autorisant le déploiement des troupes françaises en Centrafrique a également laissé ouvert la possibilité de transformer la MISCA en force de maintien de la paix de l’ONU. Pour cela, un autre texte sera toutefois nécessaire.
Pour rappel, Ban Ki-moon avait estimé, en novembre dernier, qu’il faudrait envoyer entre 6.000 et 9.000 casques bleus à Bangui afin de tenter de régler la crise centrafricaine, dans la mesure où, à ses yeux, la MISCA présentait de trop nombreuses faiblesses pour être pleinement efficace.
Quoi qu’il en soit, l’on s’oriente bel et bien vers opération de l’ONU. De source diplomatique, M. Ban pourrait décider de déployer en Centrafrique une force de maintien de la paix d’urgence, dont les effectifs seraient prélevés sur d’autres missions en cours, afin d’aider les troupes françaises et africaines. Le souci est que cela a déjà été récemment fait pour renforcer le MINUSS, au Soudan du Sud, pays également en proie à des violences inter-éthniques. En clair, la marge de manoeuvre est étroite.
Enfin, dans un communiqué, l’ONU a expliqué que « comme le Conseil de sécurité l’a demandé, les Nations unies ont déjà commencé à étudier les contingents et à préparer l’éventuelle transformation de la Misca en une mission de maintien de la paix ».