Les Etats-Unis vont livrer des missiles Hellfire et des drones ScanEagle à l’Irak

Il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’un attentat meurtrier soit commis en Irak. Le jour de Noël, 35 personnes ont été tuées sur un marché situé près d’une église, dans le quartier de Dora, au sud de Bagdad. Toujours dans la capitale irakienne, au sud cette fois, 4 autres ont perdu la vie lors de l’explosion d’une bombe placée dans les gradins d’un stade de football. A Tikrit, 3 policiers ont été abattus par un groupe d’hommes armés.

La veille, un convoi du ministre irakien par intérim de la Défense avait également été visé sur la route reliant Falloujah à Ramadi, vraisemblablement par un engin explosif improvisé.

Cette violence ne fait qu’augmenter et atteint des niveaux proches de ceux constatés en 2008. Selon les Nations unies, ces actes de terrorisme ont déjà fait plus de 8.000 tués en 2013, dont 952 membres des forces de sécurité irakiennes.

Pour Bagdad, ces attentats, qui visent en premier lieu la communauté chiite, sont le fait de groupes liés à al-Qaïda, qui bénéficient de la situation en Syrie. Ces derniers jours, les forces irakiennes ont lancé des opérations contre ces réseaux terroristes, avec des bilans mitigés.

Dans une localité proche d’al-Routba, à 380 km à l’ouest de Bagdad, un assaut contre une base d’al-Qaïda qui servait à à piéger des voiturer et à produire des engins explosifs improvisés ainsi que des ceintures d’explosifs s’est soldée par la mort de 15 militaires irakiens, dont le général Mohamed al-Karoui, qui commandait la 7e brigade. L’opération avait été pourtant précédée de vols de reconnaissance et d’une attaque aérienne par hélicoptère…

Mais les opérations des forces irakiennes les plus importantes se produisent dans la province d’al-Anbar, frontalière avec la Syrie. Un important déploiement de force a été effectué afin d’empêcher les mouvements de terroristes le long de la frontière.

« Des opérations militaires se poursuivent à al-Anbar 24 heures sur 24, et nous nous concentrons sur des zones frontalières », a indiqué, la veille de Noël, le ministère irakien de la Défense.

Toujours selon de cernier, les renseignements obtenus, le plus souvent par des reconnaissances aériennes, ont montré que « des armes et des équipements sophistiqués étaient arrivé en provenace de Syrie », dans la province d’al-Anbar. Aussi, les groupes terroristes liés à al-Qaïda, notamment celui de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont « réactivé certains de leurs camps, qui avaient été éliminés par les forces de sécurité en 2008 et 2009 », a-t-il expliqué.

Seulement, face à ce renforcement des groupes radicaux, les forces irakiennes n’ont pas les moyens de faire face. Du moins pour le moment. En attendant, l’Irak a demandé aux Etats-Unis, dans le cadre de l’accord stratégique liant les deux pays, 75 missiles AGM-114 Hellfire et 10 drones de surveillance ScanEagle, d’une autonomie  de plus de 20 heures. A noter que Téhéran a prétendu avoir copié cet engin…

Cette requête a très probablement été faite lors du déplacement à Wahsington, en octobre dernier, du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki. A cette occasion, ce dernier avait fait part de son souhait de doter ses forces armées d’équipements américains pour mener des opérations antiterroristes dans des zones isolées.

Cette demande avait été critiquée par plusieurs élus du Congrès, tant républicains que démocrates, lesquels accusèrent M. Maliki, de confession chiite, d’avoir une reponsabilité dans les violences commises en Irak en raison de sa politique autoritaire et sectaire.

Quoi qu’il en soit, et selon le New York Times, les 75 missiles Hellfire auraient déjà été livrés. Ils sont destinés à armer des avions AC-208 Cessna Caravan . Quant aux drones ScanEagle, ils le seront d’ici mars prochain. Le quotidien a également précisé que ce sont les services de renseignement américains qui ont repéré les positions d’EIIL et que les informations sont partagées avec Bagdad.

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