Le contingent tchadien de la MISCA va quitter Bangui

Les soldats tchadiens de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) ne sont pas acceptés epar de nombreux habitants de Bangui étant donné qu’ils sont considérés comme étant proches de l’ex-rébellion de la Séléka, qui, après avoir pris le pouvoir, est coupable de nombreuses exactions ayant conduit à la création de milices « anti-balaka », à leur tour responsable d’actions de représailles à l’égard des populations musulmanes.

Et la conduite d’un détachement tchadien, le 23 décembre, lors d’une manifestation anti-Séléka à Bangui, n’arrangera bien évidemment pas les choses. Pour rappel, ce dernier a tiré dans la foule et tué une personne. D’ailleurs, la MISCA a ouvert une enquête sur cet incident.

En attendant les conclusions, il a été décidé de redéployer le contingent tchadien dans le nord du pays. « La sectorisation de la ville de Bangui est en cours. Bangui est sectorisée de manière à être occupée, d’ici peu, par les troupes burundaises et les troupes congolaises. Les forces tchadiennes de la Misca vont recevoir un secteur qui est plus au nord, tout comme d’autres troupes », a ainsi expliqué le général Martin Tumenta Chomu, le commandant de la Misca, sur les ondes de RFI. Les soldats camerounais seront eux aussi concerné par ce mouvement puisqu’ils quitteront la capitale centrafricaine pour assurer la sécurité dans un autre endroit.

« Il n’y a qu’un seul objectif et c’est de pouvoir efficacement prendre des positions sur la ville de manière à ramener les populations tout près des militaires, de manière à ce que les populations se sentent plus sécurisées », a ajouté le général Martin Tumenta Chomu, qui a précisé qu’il s’agit avant tout d’arriver à une meilleure coordination afin de « pouvoir efficacement soutenir les militaires de l’opération Sangaris ».

Le soldats tchadiens devraient être remplacés à Bangui par leurs homologues burundais. Mais visiblement; cette perspective ne les enchante guère puisqu’un incident se serait produit entre les deux contingents au cours de la journée du 23 décembre.

Le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana a ainsi accusé des militaires tchadiens d’avoir pris à partie une patrouille burundaise qui venait d’interpeller 6 combattants de l’ex-Séléka. « Une grenade a explosé sans faire de dégâts » a-t-il affirmé. « Les soldats tchadiens sont repartis avec les six ex-Sélékas, en tirant dans tous les sens, puis ils sont revenus en force dans l’après-midi et ont attaqué nos positions, mais nous les avons repoussés sans aucun problème », a-t-il continué. « Les soldats du contingent burundais sont très disciplinés et aguerris et n’ont aucune responsabilité dans les incidents d’hier », a fait encore valoir l’officier.

Si la situation est tendue à Bangui, elle est tout autant à Bossangoa, plus au nord, où des incidents ont opposé des soldats congolais de la MISCA à la population et à des combattants anti-balaka. Difficile d’en déterminer avec précision les circonstances, les versions des deux bords étant radicalement différentes. D’un côté, l’on affirme qu’un soldat congolais a été lynché après des tirs de semonce vers une foule de manifestant. D’un autre, l’on prétend que ce militaire était ivre et qu’il venait de tirer sur un homme avant d’être lynché).

Mais selon Libération et France Info, deux combattants « anti-balaka » sont décédés dans la nuit du 22 au 23 décembre à l’hôpital de Bossangoa, alors qu’ils avaient été remis au contingent congolais. « Ils ont été passés à tabac, et sont morts de leurs blessures », ont accusé des témoins. Un troisième a été pris en charge par Médecins sans Frontières (MSF).

Un capitaine du déchacement de la MISCA a admis le passage à tabac des trois hommes, en « réaction au lynchage d’un soldat congolais » par la foule quelques heures plus tôt. Quant aux circonstances de leur décès, l’officier a indiqué qu’il fallait voir avec MSF.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]