Centrafrique : Le désarmement des milices par les forces françaises a commencé

La résolution 2127 adoptée le 5 décembre par le Conseil de sécurité des Nations unies autorise le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafique pour une période initiale de 12 mois afin de « protéger les civils et rétablir la sécurité et l’ordre public, en ayant recours aux mesures appropriées », de « stabiliser le pays et restaurer l’autorité de l’Etat », de « créer les conditions propices à la fourniture d’une aide humanitaire », de « soutenir les initiatives de désarmement » tout en accompagnant « les efforts visant à réformer les secteurs de la défense et de la sécurité » menées par les autorités de transition en coordination avec la BINUCA.

Quant aux forces françaises de l’opération Sangaris, le texte les autorise « à prendre toutes les mesures nécessaires, temporairement et dans la limite de leurs capacités et dans les zones où elles sont déployées, pour appuyer la MISCA dans l’exécution de son mandat ».

Pour autant, ce seront bel et bien les militaires français qui seront en première ligne. Et finalement, il leur reviendra d’exécuter une partie du mandat confié à la MISCA étant donné que selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, invité du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, a indiqué que l’opération de désarmement des groupes armés en Centrafrique commencerait dès « demain », c’est à dire ce 9 décembre.

« La période d’impunité est terminée, on entre dans une phase où on pose les armes. Tout le monde pose les armes », a-t-il affirmé. « D’abord on le demande gentiment. S’ils ne répondent pas on le fait par la force », a-t-il insisté.

Le ministre a également précisé les trois objectifs de l’opération Sangaris, qui mobilise actuellement 1.600 militaires : « instaurer un minimum de sécurité et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, permettre à la mission africaine (MISCA) d’intervenir et mettre en place un processus démocratique ».

Selon l’Etat-major des armées, à Paris, la « situation est plus calme mais elle reste tendue » à Bangui. « Ce que l’on constate depuis aujourd’hui (ndlr, 08/12), c’est une tension assez palpable lorsque nos forces sont au contact de groupes armés », a expliqué le colonel Gilles Jaron, son porte-parole.

Et notamment avec les ex-rebelles de la coalition Séléka, aujourd’hui intégrés dans les forces centrafricaines alors qu’ils sont responsables de nombreuses exactions. « Ils ont compris qu’ils vont devoir être regroupés, désarmées, que la force française est en train de s’imposer à leurs dépens dans la capitale, ce qui crée un tension », a précisé le colonel Jaron.

Signe de cette tension, selon des témoins, une patrouille française aurait été la cible de tirs, près de l’aéroport de Bangui, où un pick-up hostile avait été neutralisé la semaine passé (4 tués).

Par ailleurs, l’activité des militaires français ne se limite pas à la capitale centrafricaine. Ainsi, l’escadron d’aide à l’engagement du 1er Régiment de Hussards Parachutistes (RHP), arrivé dans le pays par le Cameroun, après y avoir été acheminé par le BPC Dixmude, a rouvert l’axe « Bouar-Bossembele » sans avoir rencontré de résistance.  Et l’équivalent d’une compagnie a été envoyée en reconnaissance à Bossangoa, vers le nord.

Enfin, le dispositif de l’opération Sangaris s’est étoffé avec l’arrivée à Bangui, par avion gros porteur Antonove, de deux hélicoptères Fennec fournis par les bases aériennes de Villacoublay et d’Orange. L’armée de l’Air envoie aussi régulièrement des avions Rafale patrouiller au-dessus de la Centrafrique, afin de dissuader toute reprise des combats entre les groupes armés.

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