Le RQ-180, un drone furtif développé en secret par Northrop Grumman

Chaque année, le Pentagone consacre environ 8% de son budget (soit un niveau presque équivalent à ce que la France dépense pour sa défense) à des projets secrets, appelés « black programs ». C’est ainsi que, par exemple, ont été financés le développement du chasseur bombardier furtif F-117, dont l’existence fut officiellement révélée en 1988, soit 7 ans après son vol inaugural, ou encore celui du drone furtif RQ-170 Sentinel, dont un exemplaire a été perdu en Iran il y a deux ans.

L’US Air Force est plutôt bien lotie dans la mesure où  il avait été prévu, pour 2013, de lui accorder 19,4 milliards de dollars pour ses projets secrets, développés notamment sur la fameuse Zone 51, la base d’essais de Groom Lake, dans le Nevada, qui suscite toujours autant d’interrogations, quand elle n’alimente pas les théories complotistes les plus fumeuses.

Parmi ces projets en cours, l’hebdomadaire Aviation Week vient d’en dévoiler un : le RQ-180 de Northrop Grumman, un drone aux lignes furtives conçu pour mener des missions ISR (Renseignement, surveillance et reconnaissance) en environnement « contesté » (« denied airspace »), jugées désormais prioritaires par les responsables de l’US Air Force.

Etant donné que les Etats-Unis ont à nouveau donné la priorité à la région Asie-Pacifique, l’aviation américaine doit en effet disposer d’appareils capables d’évoluer dans des espaces aériens protégés. En clair, si un MQ-9 Predator peut voler sans risquer de se faire abattre en Afghanistan ou au Yémen, en revanche, il est extrêmement vulnérable face à une défense aérienne digne de ce nom.

D’où le RQ-180, dont l’origine remonterait à 2003. A cette époque, le programme J-UCAS visait à doter l’US Air Force et l’US Navy d’un drone furtif commun. Ce projet a été officiellement abandonné trois ans plus tard.

En fait, les travaux menés à cette occasion auront servi pour la conception de l’UCAS-D de la marine américaine, lequel débouchera sur le démonstrateur X-47B, qui a été, cette année, le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions, et… le RQ-180 destiné à l’US Air Force. D’ailleurs, les deux appareils ont un air de famille.

En effet, comme le X-47B, le RQ-180 se présente sous la forme d’une aile volante à double flèche. Ses dimensions et son autonomie seraient équivalentes à celles du RQ-4 Global Hawk, un autre appareil développé par Northrop-Grumman, capable de voler 24 heures à plus de 2.000 km de sa base. Par rapport au RQ-170 Sentinel, qui avait fait beaucoup de bruit, il aurait des performances accrues, notamment au niveau de la furtivité et du rayon d’action. Selon Aviation Week, il n’est pas exclu qu’il ait des capacités de guerre électronique et de suppression des radars ennemis.

Le magazine spécialisé affirmé également que Northrop Grumma avait obtenu, en 2008 et dans le plus grand secret, un contrat de 2 milliards de dollars pour le développement du RQ-180. Reste à savoir maintenir quand cet appareil entrera en service.. Si ce n’est pas déjà fait.

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