L’opération française en Centrafrique s’appellera « Sangaris »

Alors que la France renforce progressivement ses effectifs militaires à Bangui, il manquait plus qu’un nom à donner à l’opération devant permettre d’appuyer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), la force panafricaine appelée à rétablir la sécurité dans ce pays livré au chaos depuis le renversement du président Bozizé par les rebelles de la Séléka, en mars dernier.

C’est désormais chose faite. Un nom a en effet été validé par le président Hollande et le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Après Serval, au Mali, il faudra donc parler de l’opération Sangaris (*) pour la Centrafrique.

Environ un millier d’hommes (le niveau des effectifs varie selon les sources) seront déployés en République centrafricaine. La semaine passée, M. Le Drian avait parlé d’une mission de 6 mois. Seulement, comme l’a écrit Machiavel, « on fait la guerre quand on veut et on la termine quand on peut ».

L’enjeu est, en appui de la Misca, est de sortir ce pays de la situation « pré-génocidaire » évoquée par Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. Il s’agit aussi de réduire les risques de déstabilisation régionale et d’éviter que la Centrafrique ne devienne une base arrière de différents groupes armés, qu’ils soient d’inspiration jihadiste ou non. Enfin, il y a également un aspect humanitaire, avec 1 million de personnes victimes d’insécurité alimentaire et 400.000 déplacés.

Depuis l’opération Barracuda, qui déposa l' »empereur » Bokassa en 1979, l’armée française est intervenue à plusieurs reprises en Centrafrique. C’est dire qu’elle connaît bien le terrain. Dans un premier temps, il s’agira de sécuriser Bangui, puis les axes de communication vers le Tchad et le Cameroun.

Il ne reste plus qu’à attendre le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unis, lequel doit très prochainement approuver une résolution placée sous chapitre VII pour autorisant l’intervention de la Misca et des forces françaises. L’opération Sangaris pourrait commencer après le sommet des pays africains, prévu à Paris les 6 et 7 décembre.

(*) Nom d’une espèce de lépidoptère (de papillon pour faire simple)

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]