Une zone de défense aérienne chinoise engloble des îles appartenant au Japon

Le conflit qui oppose Pékin à Tokyo au sujet de l’archipel des Senkaku (ou Diaoyu), placé sous souveraineté japonaise, est monté d’un cran, le 23 novembre, avec l’annonce faite par le ministère chinois de la Défense de la mise en place d’une zone d’identification de défense aérienne en mer de Chine orientale englobant les territoires contestés.

« La création de cette nouvelle zone s’accompagne de règles que devront observer tous les avions qui la traversent, sous peine d’intervention des forces armées », a expliqué le ministère chinois de la Défense, par voie de communiqué.

Il sera ainsi demandé aux appareils survolant cette zone définie par Pékin de fournir leur plan de vol, d’afficher clairement leur nationalité et de maintenir les communications radio afon de « répondre de façon rapide et appropriée aux requêtes d’idenfication » des forces armées chinoises. Faute de quoi, ces dernières « adopteront des mesures défensives d’urgence en réaction aux appareils qui ne coopéreraient pas aux (procédures d’) identification ou refuseraient de se plier aux instructions ».

Au cours de ces derniers mois, plusieurs incidents dans les environs de l’archipel contesté ont opposés les forces japonaises et chinoises. Il n’est désormais pas rare de voir les avions de chasse nippons décoller en alerte pour dissuader des appareils envoyés par Pékin dans ce secteur, dont les fonds sont supposés receler des ressources pétrolières.

En janvier dernier, le radar de contrôle de tir d’une frégate chinoise s’était même « verrouillé » sur un navire des Forces d’autodéfense japonaise, situé à 3 km de distance.

Cette tension autour de cet archipel a conduit Tokyo a augmenter ses dépenses militaire – une première en plus de 10 ans – et à redéfinir sa politique de défense. Des mesures pour protéger les îles Senkaku ont été prises et il est question de renforcer la capacité amphibie des forces d’autodéfense, afin qu’elles puissent reprendre, le cas échéant, le contrôle de ces îlots.

Quoi qu’il en soit, l’annonce de la création de cette zone de défense aérienne par Pékin a été très mal prise, comme l’on peut s’en douter, par les autorités japonaises. « Je suis très inquiet car c’est une chose très dangereuse qui peut conduire à un incident imprévisible », a ainsi réagi, ce 25 novembre, Shinzo Abe, le Premier ministre nippon.

La veille, le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, avait dénoncé un « geste unilatéral » et également évoqué le « risque d’évènements imprévisibles dans la zone ». Et il a fait savoir qu’il n’était nullement question pour Tokyo de ne plier aux règles établies par la Chine dans le cadre de cette zone d’identification étant donné que cette dernière « n’a aucune validité pour le Japon ».

Quant aux Etats-Unis, proches alliés du Japon, ils ont fait part à Pékin de leur « fortes inquiétudes » et dénoncé une tentative de déstabilisation de l’équilibre dans la région.

Désormais, avec la mise en place de cette zone de défense aérienne, la Chine ne se contente plus de faire des incursions dans les eaux ou les airs de l’archipel contesté : de fait, elle s’en approprie l’espace aérien, avec les risques que cela suppose si un appareil nippon ne respecte pas les règles imposées.

En octobre, le Premier ministre japonais, suite à un incident ayant impliqué un drone chinois, avait averti que le Japon était « prêt à faire face à la Chine si cette dernière choisissait de recourir à la force pour faire prévaloir ses intérêts ».

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