Une réserve opérationnelle embarquée de 300 hommes pour la mission « Corymbe »

L’Etat-major des armées (EMA) a indiqué, ce 14 novembre, que 300 militaires français allaient embarquer à bord du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, lequel appareillera prochainement de Toulon pour rejoindre le golfe de Guinée, dans le cadre de l’opération de lutte anti-piraterie Corymbe.

« Il s’agit d’un mouvement de relève classique », a commenté le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’EMA, démentant ainsi des informations du quotidien La Croix, selon lesquelles la France aurait prévu de déployer dans les prochains jours 250 militaires de la 11e BP en Centrafrique.

« Nous profitons du départ du BPC pour mettre en place une réserve opérationnelle embarquée (ROE) », a expliqué le colonel Jaron. Question : pourquoi donc faire embarquer 300 hommes à bord du Dixmude pour une opération de lutte contre les trafics et la piraterie?

Selon le colonel Jaron, cette ROE serait susceptible soit de conduire des opérations de coopération à terre avec les pays riverains du golfe de Guinée, soit de « rester à bord », « au même titre que l’on a des éléments pré-positionnés, par exemple au Gabon ».

Ces éléments basés à Libreville fournissent régulièrement des renforts à l’opération Boali, en République centrafricaine, où les forces françaises disposent actuellement d’environ 450 hommes, avec pour mission principale de sécuriser l’aéroport de Bangui.

D’une manière générale, l’EMA se fait très discret sur une éventuelle opération en Centrafrique, en proie au chaos depuis le renversement du président Bozizé par les rebelles de la coalition Séléka. La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader et certains redoutent de voir ce pays à la fois devenir un sanctuaire pour les groupes terroristes et le théâtre d’affrontement inter-religieux, avec un risque de déstabilisation des Etats voisins.

En octobre, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait annoncé un renforcement de la présence militaire française dans le pays, « vraisemblablement d’ici la fin de l’année ». Mais pour cela, encore faut-il avoir le feu vert des Nations unies et attendre les décisions politiques. En attendant, cette ROE pourrait être bien utile si la situation centrafricaine exige une intervention en urgence.

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