Un nouveau chef d’état-major pour l’armée malienne

Et si la promotion du capitaine Amadou Sanogo au rang de général n’était finalement qu’une victoire à la Pyrrhus? L’auteur du coup d’Etat qui renversa, en mars 2012, le président malien Amadou Toumani Touré (dit ATT), ne semble pas être dans les petits papiers du pouvoir actuel.

Pour commencer, la justice malienne s’intéresse de près au général Sanogo, lequel devrait prochainement comparaître devant un juge d’instruction qui décidera de son sort. Plusieurs affaires le concernent en effet. La première a trait à la récente mutinerie de ses anciens hommes de main, installé au camp de Kati, près de Bamako, où lui-même s’était établi. Le seconde concerne la disparition, dans la foulée du putsch du printemps 2012, d’une vingtaine de bérets rouges, lesquels faisaient partie de l’ex-garde présidentielle.

Après pris la tête du comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, en février dernier, le général Sanogo avait vu sa nomination annulée en août dernier, deux semaines après sa promotion, sans la aucune explication officielle de cette décision, prise avant l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta, en septembre.

En revanche, le gouvernement malien a motivé sa décision de dissoudre ce comité, le 8 novembre en expliquant que la loi l’ayant créé prévoyait que sa mission prendrait fin « avec la transition politique » et « après l’élection du président de la République et son installation dans ses fonctions ». Le même jour, un nouveau chef d’état-major des forces armées maliennes (FAMA) a été désignés pour remplacer celui qui avait été nommé par le général Sanogo, du temps où il n’était qu’encore capitaine.

Ainsi, le général de division Mahamane Touré, un ex-béret rouge qui était alors à la tête de l’Ecole de Maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, a été nommé à la tête des FAMA. Dans les années 1990, cet officier s’était occupé des douanes maliennes, avant d’exercer des responsabilités au ministère de la Défense, puis, de 2006 à 2012, la fonction de commissaire chargé des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité à Abuja, au siège de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), laquelle fournit actuellement l’essentiel des effectifs de la mission des Nations unies au Mali (Minusma).

Il a également de confier la direction de l’Ecole militaire du Mali à un autre béret rouge, à savoir le colonel Issa Ould Issa. Et pour faire bonne mesure, l’ancien aide de camp du président ATT, le colonel Abidine Guindo, a été libéré le lendemain. Il avait été mis au frais par l’ancienne junte pour avoir tenté un contre-coup d’Etat en avril 2012.

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