Cassidian, Dassault et Alenia ressortent le drone MALE Talarion

Piqués au vif par la décision de plusieurs pays européens de se doter de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) auprès du constructeur américain General Atomics, Cassidian (EADS), Dassault Aviation et Alenia (Finmeccanica) ont annoncé une initiative commune lors du dernier salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, en juin dernier, afin de développer un appareil en commun pour les années 2020.

Le moins que l’on puisse dire est que le dossier des drones MALE aura été erratique au cours de ces dernières années. Des initiatives pour lancer une filière industrielle sur ce segment ont bien été prises (Talarion avec EADS, Telemos avec Dassault et BAE Systems) mais aucune n’a abouti…

Quatre mois après avoir publié leur communiqué, les trois industriels ont présenté leur projet à la Direction générale de l’armement (DGA), le 18 octobre dernier. Selon le quotidien Les Echos, il s’agirait de ressortir de la naphtaline le programme Talarion, abandonné par EADS en juillet 2012, faute de client.

Pourtant, ce programme avait été lancé 5 ans plus tôt, à la demande de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne. Ces pays étaient allés jusqu’à financer les études préliminaires, avec l’objectif de commander, au total, 45 appareils (dont 18 pour les besoins français) et 15 systèmes (une station au sol pour 3 drones) pour un montant de 2,9 milliards d’euros.

Le Talarion aurait dû effectuer son premier vol en 2014. D’une masse de 7 tonnes pour 28 mètres d’envergure, il devait être en mesure d’évoluer à plus de 15.000 mètres d’altitude, à une vitesse maximale de 670 km/h. Sa mise au point avait sollicité 200 ingénieurs et un investissement de 250 millions d’euros. En pure perte, pouvait-on penser. Du moins jusqu’à l’initiative commune de Cassidian, Dassault et Alenia.

D’après le quotidien économique, l’idée serait donc de partir sur la base du Talarion pour concevoir un appareil susceptible d’être armé. Le développement coûterait 1 milliard d’euros et le prix du système dépendrait d’appareils commandés. La mise au point de la plateforme reviendrait à Cassidian, qui s’assurerait de la conduite du projet, appelé « MALE 2020 », tandis que Dassault Aviation et Alenia s’occuperaient du reste. En outre, les industriels voudraient qu’il n’y ait qu’un seul donneur d’ordres parlant pour les autres, afin d’éviter les bisbilles. Pour cela, il faudrait que les trois clients potentiels (France, Allemagne, Italie) se mettent d’accord sur leurs besoins.

Reste à voir la suite qui sera donnée à cette proposition. Pour le moment, aucun crédit n’a été prévu dans le projet de Loi de programmation militaire 2014-2019 pour la financer. Qui plus est, étant donné que la France a déjà commandé deux drones Reaper (un doute subsiste pour les 10 appareils suivants), que l’Allemagne envisage d’en faire autant et que l’Italie a déjà acquis des Predator, il n’y a donc pas urgence pour lancer un tel programme européen.

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