Les crédits pour le soutien aux exportations d’armement revus à la baisse
Etant donné que, dans le cadre de la Loi de Programmation Militaire (LPM), plusieurs programmes d’équipements des forces françaises seront étalés ou victimes de réductions de commandes, l’industrie de l’armement doit compenser par des exportations. C’est notamment le cas pour le Camion équipé d’un système d’artillerie (Caesar) de Nexter ou encore du Rafale, dont il est prévu de commander seulement 26 exemplaires en 5 ans alors que Dassault Aviation doit assembler 11 appareils par an pour maintenir ses lignes de production.
Puisque s’imposer sur des marchés étrangers doit permettre aux industriels de compenser ces étalements de programmes, l’on pourrait pu penser que les crédits dédiés au soutien aux exportations d’armements allaient être au moins maintenus dans le projet de loi de finances initiales pour 2014. Eh bien il n’en sera rien.
En effet, le directeur chargé des affaires stratégiques au ministère de la Défense, Philippe Errera, a indiqué, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, au début du mois dernier, qu’il était prévu de baisser de 5,7% (hors dépenses de personnels) les crédits alloués au soutien des exportations d’armement.
Le montant de cette enveloppe, qui permet de soutenir « les industriels exportateurs dans leurs actions, notamment à travers l’organisation de manifestations pouvant accroître leur visibilité « , n’est pas très élevé, avec seulement 6,5 millions d’euros. Mais tout de même…
« Cette baisse est cependant cyclique et correspond à l’absence de salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget en 2014 », a expliqué Philippe Errera. Sauf que, en 2014, il y aura d’autres manifestations tout aussi importantes, à commencer par Eurosatory (armement terrestre, en juin) et Euronaval (naval militaire, en octobre), dont le financement du « pavillon défense » coûte 2,3 millions d’euros chacun.
Selon un rapport du Sénat (projet de loi de finances 2013), ces crédits servent aussi à apporter un « soutien aux industriels français, en particulier aux PME/PMI, sur des pays ciblés, en vue de la prospection de marchés, de la démonstration ou de la commercialisation de matériels ». Ce qui passe sans doute par la participation à d’autres salons de l’armement en dehors de France.
En 2014, à l’étranger, il y aura également le très important salon aéronautique de Farnborough au Royaume-Uni. En Pologne, pays qui, d’ailleurs, va être très actif sur le marché de l’armement dans les années à venir, il se tiendra le « Balt Military Expo ». En Asie, marché prometteur, il y aura, en avril; le DSA, le salon asiatique de la défense, à Kuala Lumpur (Malaisie), sans oublier l’Indo Aerospace Expo & Forum de Jakarta (Indonésie) ou encore le salon Aero India à New Delhi. Et l’on passe sur l’Amérique, où la périodicité de tels évènements est généralement annuelle.
