La marine américaine craint de manquer de sous-marins

La marine américaine a mis en service, il y a deux mois, l’USS Minnesota, soit son 10e sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de la classe Virginia (Block 2). Et le suivant, qui est le premier de la version Block 2, vient d’être baptisé USS North Dakota le 2 novembre. Il devrait être totalement opérationnel l’an prochain.

Les SNA de la classe Virginia, appelés à remplacer ceux de type Los Angeles, sont conçus de telle sorte qu’il est possible de leur intégrer de nouveaux modules en fonction des dernières innovations technologiques. Longs de 114,8 mètres pour un déplacement de 7.800 tonnes en surface, ils peuvent naviguer à une vitesse proche de 38 noeuds. Dotés de 12 cellules pour des missiles de croisière Tomahawk et de 4 tubes lance-torpilles (28 Mk 48), ils sont mis en oeuvre par un équipage de 134 marins. Enfin, ils sont équipés de toute une série de capteurs (sonar, mât optronique qui remplace le périscope, etc).

Actuellement, l’US Navy compte 73 sous-marins, dont 10 SNA Virginia, 42 SNA Los Angeles, 3 SNA Seawolf et 18 SNLE de type Ohio, dont 4 ont été reconvertis en sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière, contre une centaine dans les années 1980. Mais, à l’avenir, ce format va être réduit et, pourrait, par conséquent, s’avérer insuffisant, si l’on en croit les propos tenus par des responsables de la marine américaine lors du Naval Submarine League symposium, le mois dernier.

« Les demandes du commandement opérationnel pour ce type de navires dépassent de loin ce que nous pouvons fournir », a ainsi affirmé le  vice-amiral Mike Connor, commandant des forces sous-marines américaines, en faisant valoir que les sous-marins, en particulier d’attaque, permettent de mener des missions de surveillance, d’obtenir des renseignements sur « les capacités et les intentions d’adversaires potentiels » et de soutenir les opérations des forces spéciales.

« Un des domaines où nous sommes vraiment en avance est celui du recueil de renseignement avec les sous-marins, en particulier avec ceux de la classe Virginia. Ces derniers ont des capacités beaucoup plus importantes », a expliqué Daniel Goure, vice-président du Lexington Institute, un groupe de réflexion basé en Virginie.

Les avancées technologiques expliquent cette évolution. « Dans les années 1980, les SNA étaient utilisés pour lutter contre les sous-marins adverses alors que, depuis la fin de la Guerre Froide, ils sont le plus souvent employés pour faire du renseignement et des frappes contre la terre », a-t-il ajouté. Résultat : les submersibles de l’US Navy sont de plus en plus sollicités alors que leur nombre va aller en diminuant, étant donné que les SNA de la classe Los Angeles ne seront pas tous remplacés.

En outre, le vice-amiral Connor a souligné qu’il fallait investir en priorité dans le développement des armes sous-marines afin de prendre en compte les menaces A2/AD (Denial Anti-Access/Area), c’est à dire l’interdiction d’accès à une zone stratégique. Il en question pour le détroit d’Ormuz, par exemple…

« Il peut y avoir beaucoup de situations dans lesquelles un sous-marin sera le seul actif à risque. Nous devons faire notre maximum pour étentdre la portée et l’influence de chaque sous-marin, car la force sous-marine ouvrira la porte à une plus grande force conjointe », a-t-il expliqué.

« Si des armes technologiquement avancées et précises sont utilisés par un adversaire potentiel pour empêcher une projection de puissance ou interdire d’intervenir dans certaines zones stratégiquement vitales, des sous-marins bien armés, furtifs et bien équipés pourraient s’avérer petre un actif tactique inestimable », a-t-il encore plaidé.

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