Situation confuse chez les taliban pakistanais
Visiblement, les choses ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît pour les commandants du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), le mouvement taleb pakistanais. La seule chose que l’on sait avec certitude est que le chef de cette organisation, Hakimullah Mehsud, a bel et bien été tué le 1er novembre dernier par une frappe aérienne.
Ainsi, selon SITE Intelligence group, une société américaine qui assure une veille sur la mouvance jihadiste, le TTP a diffusé une photographie du cadavre d’Hakimulal Mehsud prise juste avant ses funérailles, à l’issue desquelles une assemblée des commandants taliban devait désigner son successeur.
D’après la presse pakistanaise, Khan Said « Sajna » aurait été élu par 43 voix contre 17. Seulement, aucune confirmation officielle n’a été faite. Et pour cause, la nomination du second d’Hakimullah Mehsud suscite de profonds désaccords, en particulier chez ceux qui se seraient bie vus calife à la place du calife, comme par exemple le Maulana Fazlullah, puissant chef taleb de la vallée de Swat.
En attendant, un chef intérimaire aurait été désigné, si l’on en croit le porte-parole du TTP, Shahidullah Shahid. Il s’agirait de Asmatullah Shaheen Bhittani, qui est d’ailleurs aussi un candidat à la succession d’Hakimullah Mehsud.
Quoi qu’il en soit, la frappe présumée américaine qui a causé la mort de ce dernier, qui est reponsable d’une vague d’attentats qui a fait des milliers de tués au Pakistan, a été critiquée par des responsables gouvernementaux pakistanais, lesquels cherchent à trouver un accord de paix avec le TTP.
« Ces 7 dernières semaines, nous avons, pas à pas, tenté de faire évoluer le processus dqui pouvait déboucher sur la paix au Pakistan. Et qu’avez-vous fait? », a demandé le ministre pakistanais de l’Intérieur, Chaudhry Nisar, en s’adressant aux responsables américains. « Vous l’avez sabordé la veille, 18 heures avant qu’une délégation officielle d’oulémas ne s’envole pour Miransah pour transmettre une invitation officielle » aux rebelles, a-t-il ajouté. Le 2 novembre, l’ambassadeur des Etats-Unis à Islamabad a d’ailleurs été convoqué par les autorités pakistanaises…
Reste que ces gesticulations demeurent incompréhensibles pour une partie de la presse pakistanaise. « Si les pourparlers de paix n’ont pas été sabotés par les attaques répétées des insurgés depuis des mois, pourquoi une attaque contre la direction du TTP en signerait obligatoirement la fin », a demandé le quotidien Dawn.
