Mali : La sécurité à Kidal va être « accrue »

Au lendemain de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de RFI, à Kidal, le président Hollande a réuni pendant un heure le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius et celui de la Justice, Christiane Taubira ainsi que Bernard Bajolet, le patron de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), afin de commencer à « établir précisément, en lien avec les autorités maliennes et les forces de l’ONU, les conditions » de ce drame.

A l’issue de cette réunion, M. Fabius a déclaré que les responsables de l’assassinat des deux journalistes – qu’il a qualifié de « crime contre la liberté d’informer et d’être informé » – étaient « ceux que nous combattons, c’est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections. Le ministre a précisé que les reporters avaient été tués avec une arme à feu. « L’un a reçu deux balles, l’autre trois balles », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le chef du Quai d’Orsay a indiqué que « la sécurisation de l’ensemble de la zone et des zones voisines, va bien sûr être accrue », en parlant de Kidal. Les autorités maliennes n’ont que peu – voire pas aucune – prise sur ce bastion historique de la rébellion touareg, tenu par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et où sont établis d’ancien jihadistes du groupe Ansar Dine ou encore des militants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest Mujao).

Il y a également des rivalités entre groupes touareg, basés parfois sur des origines tribales. Et c’est sans compter sur le narcotrafic ou encore sur les tensions ethniques, notamment entre touareg et arabes.

Libérée de l’emprise des groupes jihadistes à la fin janvier par les forces françaises de l’opération Serval, la ville de Kidal a été plusieurs fois le théâtre d’attentats suicide et d’affrontements armés. Récemment, l’armée malienne y avait d’ailleurs été prise à parti.

Actuellement, 200 militaires français sont déployés à l’aéroport de Kidal. Et la force Serval comptait, au 31 octobre, moins de 3.000 hommes, dont certains sont engagés dans l’opération Hydre, de part et d’autre de la boucle du Niger.

Pour le moment, les détails de la décision visant à accroître la sécurité dans le secteur de Kidal ne sont pas connus. Alors que la MINUSMA, la mission des Nations unies au Mali, peine à déployer les 12.500 hommes prévus, il est probable que les autorités françaises soient obligées de revoir le calendrier de retrait de la Force Serval, dont les effectifs, en principe, doivent être ramenés à 1.000 personnels à la fin janvier 2014.

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