Vers une réorganisation des brigades de combat et des régiments de l’armée de Terre

D’après le dernier Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LDBSN), il est prévu que l’armée de Terre perde une brigade interarmes sur les 8 qu’elle compte actuellement. Cela permettrait de trouver une partie des 23.500 postes supplémentaires qu’il est prévu de supprimer au sein du ministère de la Défense dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019.

En septembre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait rappelé qu’il s’agissait désormais de disposer de 2 brigades lourdes (2e et 7e BB) pour l’entrée en premier, de 2 autres dites légères pour l’intervention d’urgence (11e BP et 27e BIM) et 3 dernières dites multirôles appelées à faire de la gestion de crise.

Finalement, l’on devrait aller vers une réorganisation des 8 brigades et non vers la dissolution pure et simple de l’une d’entre elles. « C’est non pas une brigade interarmes en tant que telle, mais l’équivalent d’une brigade interarmes qui sera supprimé. J’ai adopté une approche rationnelle au regard de nos capacités », a affirmé le général Bertrand Ract-Madoux, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), devant les députés de la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale.

Seulement, les marges de manoeuvre du CEMAT sont limitées, étant donné qu’il ne lui est guère plus possible de supprimer des postes dans les fonctions d’appuis et de soutien (artillerie, génie, train, matériel et transmissions) puisque ces dernières ont été principalement affectées lors des précédentes restructurations. « Nous avons atteint aujourd’hui un niveau ‘tout juste suffisant’ pour ces fonctions », a affirmé le général Ract-Madoux, pour qui « il serait  déraisonnable de continuer à supprimer des postes dans ces unitées ».

Aussi, a-t-il ajouté, il est donc « contraint de le faire au seun des armes de ‘mêlée' », c’est à dire les plus visibles sur les théâtres d’opérations. « Nos soldats qui rentrent d’engagements ne comprennent d’ailleurs pas que l’on puisse supprimer leur régiment. Mais il n’existe pas d’autre solution. D’où ma volonté de limiter au maximum – à quatre, je l’espère – les dissolutions de régiments », a fait valoir le général Ract-Madoux.

Au passage, l’on a appris qu’il était bel et bien question de fermer un régiment du génie et un autre de transmissions (ndlr, les bruits de coursives évoquaient le 48e RT d’Agen et le 3e RG de Charleville-Mézières). « Mais je souhaite préserver les fonctions d’appui qui ont été fortement touchées par la déflation des effectifs », a encore insisté le CEMAT.

Toutefois, fermer 4 régiments ne suffira pas à atteindre les objectifs fixés en matière de déflation d’effectifs. « Je vais donc simultanément modifier l’organisation interne des régiments d’infanterie, de cavalerie et du génie : je vais réduire le nombre d’escadrons et de compagnies, tout en augmentant le nombre d’hommes au sein de chacune de ces unités. À l’échelle du régiment, il y aura bien une certaine réduction des effectifs. En définitive, les régiments dissous mis à part, nous devrions conserver sensiblement les mêmes capacités militaires », a expliqué le général Ract-Madoux.

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