Il manque des crédits pour la régénération des matériels de l’armée de Terre utilisés en opérations extérieures

Le projet de Loi de programmation militaire pour la période 2014-2019 prévoit de faire un effort particulier sur l’Entretien programmé du matériel (EPM), au détriment des dépenses de fonctionnement.

Seulement, d’après le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Bertrand Ract-Madoux, si l’augmentation de ces crédits permettra « globalement de satisfaire » les besoins en « entretien courant » des équipements des forces terrestres, toutefois, elle de couvrira « pas les coûts  de régénération des matériels rapatriés des théâtres d’opérations extérieures ».

« En 2014, pour régénérer les 1 400 engins terrestres ramenés des opérations Pamir et Daman – dont près de 560 VAB –, auxquels il convient d’ajouter les équipements rentrés de l’opération Serval, le besoin est évalué à 24 millions d’euros par an sur une période de cinq ans », a ainsi expliqué le CEMAT lors d’une audition devant la commission Défense de l’Assemblée nationale. Or, a-t-il ajouté, « la couverture de ce besoin nous a été refusée à ce stade de l’élaboration du budget ».

En septembre dernier, devant la même commission parlementaire, le patron de Renault Trucks Defense (RTD), Gérard Amiel, avait indiqué que 850 VAB (véhicules de l’avant blindé) étaient en attente d’être réparés.

Par ailleurs, l’approvisionnement en pièces détachées pour les chars Leclerc ne devrait pas trop poser de problèmes dans les années à venir. Conformément aux recommandations du dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN), seulement 200 exemplaires seront en ligne, dont « 50 qui serviront à la formation et à l’entraînement », a précisé le général Ract-Madoux. « Nous garderons sans doute les 50 chars Leclerc non rénovés comme stock de pièces de rechange – ce que l’on qualifie parfois de ‘salvage’ ou de ‘cannibalisation' », a-t-il ajouté.

« Les chars constituent, avec l’artillerie et les hélicoptères, un des moyens qui nous permettrait de faire la différence sur les théâtres d’opérations en cas d’engagement majeur. C’est grâce à ses chars – mais aussi à ses hélicoptères, à ses avions et à son artillerie – que l’armée syrienne résiste aussi fermement », a-t-il fait expliqué aux députés.

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