Boeing et Lockheed Martin s’allient pour le futur bombardier de l’US Air Force

Malgré le contexte budgétaire, le programme Long Range Strike (LRS), qui aboutira à un nouveau bombardier pour l’US Air Force, ne devrait pas être menacé étant donné que les appareils de ce type actuellement en dotation commencent à prendre de la bouteille. Le B-52 a commencé à voler sous les couleurs américaines dans les années 1950, le B-1 Lancer a été mis en service en 1986 et le B-2 Spirit a effectué son vol inaugural en 1989.

Le programme LRS consiste à acquérir, après 2020, entre 80 et 100 nouveaux bombardiers, d’un prix unitaire de 550 millions de dollars. Le futur appareil, dont la mise au point devra éviter « reproduire les coûteuses expériences des programmes précédents », comme l’avait souligné, en 2010, le secrétaire de l’US Air Force, devra être capable d’assure à la fois des missions conventionnelles et stratégiques. Il sera également utilisé pour la guerre électronique (ce qui est évidemment compatible avec la capacité de pénétrer les défenses adverses), contrôler les drones et faire du renseignement. Le tout avec, de préférence, des technologies existantes, afin de limiter les coûts.

« Boeing et Lockheed Martin font équipe pour participer à l’appel d’offre pour le programme de bombardier de longue portée de l’US Air Force », ont ainsi annoncé, le 25 octobre, les deux industriels.

Quant à la répartition des tâche, Lockheed-Martin sera le maître d’oeuvre tandis que Boeing sera le principal sous-traitant de ce programme. Ensemble, les deux constructeurs seront en mesure de proposer des « systèmes uniques et abordables qu’ils ne seraient pas en mesure d’obtenir sans partenariat », ont-ils fait valoir.

« La planification stable, ainsi que des approches de développement et de production efficaces et abordables permettront à nos équipes de réduire les risques dans le développement (de l’appareil) en s’appuyant sur des technologies matures et sur l’intégration de systèmes existants », a fait valoir Boeing.

A première vue, l’on pourrait penser que le programme LRS ne devrait pas échapper au tandem Lockheed-Martin/Boeing, l’association des capacités des deux industriels étant un argument de poids. Seulement, rien n’est moins sûr car il fort possible que l’aviation américaine n’ait pas l’intention de mettre ses oeufs dans le même panier.

En effet, Lockheed-Martin a déjà décroché le contrat du programme Joint Strike Fighter (F-35), avion qui constituera l’épine dorsale des forces aériennes américaines au cours des prochaines décennies et a fourni les F-22 Raptor. Même chose pour Boeing, qui produit les F-18 de l’US Navy, les hélicoptères d’attaque de l’US Army, les appareils hybride V-22 Osprey (en collaboration avec Bell), et surtout le KC-46, le futur ravitailleur de l’US Air Force, appelé à rester en service pendant de nombreuses années.

En clair, si les deux groupes obtiennent le contrat des bombardiers, ils auront la main-mise sur les systèmes de l’US Air Force pendant au moins une trentaine d’années. Aussi, il ne faut sans doute pas minimiser les chances de Northrop-Grumman, le concepteur du B-2 Spirit, le dernier appareil de ce type à être entré en service.

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