L’armée britannique ne s’interdit pas de recruter des hackers pour son unité de cyberdéfense

Récemment, le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, a annoncé la création d’une unité de réservistes spécialement dédiées aux opérations dans le cyberespace, la Joint Cyber Reserve. Dans un entretien accordé à un journal d’outre-Manche, il avait précisé que « le talent, les compétences et l’expertise en matière informatique » prendraient le pas sur tout autre critère.

Lors d’une émission de la BBC, le 22 octobre, Philip Hammond a affirmé que les pirates informatiques (hackers) repentis pourraient faire partie de la centaine d’experts qui seront recrutés pour former cette Joint Cyber Reserve.

« D’une façon générale, a-t-il expliqué, les forces armées n’excluent pas nécessairement les gens qui ont fait l’objet de condamnations. Chaque cas individuel est examiné en fonction des qualités du candidat ».

Dans le cas d’un pirate information ayant eu maille à partir avec la justice, les recruteurs « examineront la condamnation, à quand elle remonte, quelle était sa gravité, quelle peine a ensuite été effectuée », a précisé Philip Hammond.

Le lieutenant-colonel Michael White, le commandant de la Joint Cyber Reserve, a fait valoir qu’il n’y a pas de « règles absolues sur les caractéristiques personnelles des candidats ».

Le rôle de cette unité, au sein de laquelle les réservistes s’engageront à servir au minimum 19 jours par ans, sera non seulement d’empêcher les attaques informatiques mais aussi de contre-attaquer les agresseurs éventuels.

L’ouverture d’esprit du ministère britannique de la Défense à l’égard des hackers n’est pas vraiment une surprise dans la mesure où le GHCQ (Governement Communications Headquarters), c’est à dire le service qui s’occupe notamment du renseignement électronique outre-Manche, a récemment eu la même approche. Pour son recrutement, il avait invité les recrues potentielles à « craquer » des lignes de code sur un site Internet spécialement ouvert à cet effet. « Leurs compétences pourraient totalement correspondre à ce que nous recherchons », avait précisé un porte-parole, à l’époque.

En France, l’Agence nationale de sécurité des systèmes information (ANSSI), prévoit de porter ses effectifs à 500 agents d’ici 2015 (contre 350 actuellement). Même chose pour le ministère de la Défense, lequel a annoncé la création de 200 emplois nouveaux au centre d’expertise de la Direction générale de l’armement (DGA). Il n’est pas certain de trouver d’anciens hackers dans le lot…

Selon la définition donnée en 2011 par Eric Filliol, expert en cybersécurité, un hacker est « une personne capable d’analyser en profondeur un système (…) de sorte à en comprendre les mécanismes les plus intimes en privilégiant le résultat sur la méthode », c’est à dire contrairement à l’approche académique…

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