La Turquie va réduire la durée du service militaire

Décision opportuniste ou pas, à quelques moins des élections municipales, toujours est-il que le gouvernement turc a annoncé sa décision, le 21 octobre, de réduire la durée du service militaire obligatoire en la portant à 12 mois au lieu de 15 comme c’est actuellement le cas. Et cela, à partir du 1er janvier prochain.

« Cette décision sera rétroactive, ce qui signifie qu’elle concernera tous ceux qui auront effectué douze mois de service en janvier prochain », a expliqué Bülent Arinç, le vice-Premier ministre turc. Cette mesure permettra ainsi à 70.000 appelés à quitter l’uniforme plus tôt que prévu.

L’idée de réduire la durée du service militaire, uniquement pour les soldats, avait déjà été évoquée le 3 octobre dernier par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier avait indiqué qu’une réflexion allant dans ce sens était en cours au sein de l’état-major et du ministère de la Défense.

Reprenant la balle au bond, le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis,était même jusqu’à parler d’une possible suppression de la conscription sur le long terme, à condition que la situation sécuritaire le permette.

De 24 mois dans les années 1980, la durée du service militaire avait été progressivement diminuée pour être portée à 15 mois en 2003. La conscription concerne théoriquement tous les ressortissants turcs, sous réserve qu’ils ne soient pas déclarés médicalement inaptes. Ils peuvent demander un sursis jusqu’à leur 38ème anniversaire.

En terme d’effectifs, l’armée turque est, avec 750.000 soldats, la seconde de l’Otan, juste derrière celle des Etats-Unis. Chaque année, ce sont 500.000 conscrits qui prennent le chemin de la caserne. Autant dire qu’un éventuel abandon de la conscription imposerait une vaste réforme du ministère turc de la Défense.

Mais pour l’instant, l’on n’en est pas encore là. Si l’accalmie avec les rebelles du Parti des travailles kurdes (PKK) a permis à M. Bagis d’avancer cette idée, il est possible qu’elle ne dure pas. En effet, le chef de la branche politique de ce groupe autonomiste, Cemil Bayik, a menacé de rompre la trêve avec Ankara si le processus de paix entamé il y a quelques mois n’était pas relancé par les autorités turques.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]