Un rapport identifie 4 priorités pour la défense européenne

Dans le cadre des préparatifs du sommet de l’UE des 19 et 20 décembre prochain qui sera dédié aux affaires de défense, la responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et l’Agence européenne de défense (AED), ont présenté un rapport, ce 15 octobre, dans lequel 4 secteurs prioritaires ont été identifiés en vue d’établir des coopérations entre les Etats membres.

Ainsi, étant donné que la tendance est à la baisse des budgets militaires sur le Vieux Continent, ce rapport sur la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) fait valoir que la « coopération est devenue essentielle » si l’Union européenne « veut être en mesure de réagir rapidement aux défis sécuritaires –  cybersécurité, espace, énergie, sécurité maritime ou des frontières ».

Parmi les priorités identifiées dans le document figure la question de la mise au point d’un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance). Il s’agira ainsi de faire en sorte que le prochain sommet de l’UE puisse permettre de « promouvoir une approche européenne pour développer cette capacité clé » à l’horizon 2020.

Des industriels, comme Dassault, EADS et Finmeccanica, ont déjà indiqué vouloir travailler ensemble sur un projet de drone MALE, lequel serait « serait orienté vers le développement de hautes technologies, de manière à stimuler des compétences clés et des emplois de haute valeur en Europe. »

Seulement, alors que la France, le Royaume-Uni et l’Italie ont acquis (ou compte le faire, comme l’Allemagne, probablement) des appareils américains; il n’y a actuellement aucune demande concernant un drone MALE de future génération parmi les principaux pays européens à l’horizon fixé par le rapport. Et le projet français de Loi de programmation militaire ne semble pas, a priori, accorder le moindre euro à un tel projet.

Autre sujet prioritaire, celui de l’Espace. Là, il s’agit de développer un système commun de satellites de communication à usage militaire et civil, d’ici 2025. Selon le rapport, les capacités européennes actuelles sont « fragmentées entre 12 satellites, répartis en 5 constellations, dont la vie opérationnelle doit s’achever entre 2018 et 2025 ».

La cyberdéfense est le troisième secteur prioritaire défini par le document. Là encore, il est plus facile de faire des déclarations d’intention que de passer aux actes, dans la mesure où cette question touche à la souveraineté des Etats membres. Et il suffit de voir comment cela se passe au sein de l’Otan, qui a depuis longtemps eu une prise de conscience dans ce domaine.

« La cyberdéfense – comme le renseignement – représente un domaine dans lequel les discussions restent plus aisées que le partage », a souligné l’amiral Edouard Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA), lors d’une audition à l’Assemblée nationale. « La défense active possède des aspects plus proprement militaire », a-t-il ajouté, toujours à ce sujet. « Même dans la coopération bilatérale – que nous menons avec une demi-douzaine de pays – chacun joue à cartes cachées », a-t-il expliqué. Idem pour les capacités de cyberattaques, domaine où, a-t-il dit, « les arrière-pensées des uns et des autres en compliquent le traitement dans le cadre de l’Otan, car toute coopération suppose de déterminer qui prend les décisions ».

Enfin, la dernière des 4 priorités concerne le ravitaillement en vol, avec l’acquisition en commun d’avions dédiés à ce type de mission. Restera à voir comment cela pourrait se passer pour la France, étant donné que les appareils ravitailleurs de l’armée de l’Air, même s’ils sont utilisés pour des opérations conventionnelles, servent à la mise en oeuvre de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.

Pour le rapport, il est en outre nécessaire de « consolider l’industrie européenne de la défense et de l’aéronautique », un secteur qui a généré 172 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2011, employé directement 734.000 personnes et investi 16 milliards en recherche et développement.

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