Des combats font une trentaine de tués en Centrafrique

Depuis la chute du président Bozizé et la conquête du pouvoir par les rebelles de la Séléka, plus rien ne va en Centrafrique : les services publics ne sont pas rétablis, la situation humanitaire est catastrophique, les violences se multiplient et, pour couronner le tout, des groupes armés – pour certains liés à la mouvance jihadiste – profitent du chaos ambiant pour y prendre racine. Qui plus est, des tensions religieuses se font jour, entre musulmans d’un côté et chrétiens de l’autre.

Pour les Nations unies, si rien n’est fait rapidement, la Centrafrique sera – si elle ne l’est déjà – un Etat failli. Avec tout ce que cela peut supposer en termes de sécurité pour la région. Car le risque est que cette situation fasse tâche d’huile et finisse pas déstabiliser les pays voisins.

En attendant une réaction internationale – la France y travaille et l’Union africaine tente, tant bien que mal, à rassembler les effectifs nécessaires pour faire fonctionner la Mission internationale de soutien à la RCA (MISCA) -, les violences se poursuivent, avec, en toile de fond, des considérations religieuses.

Ainsi, ce 8 octobre, au moins 30 personnes ont été tués et des dizaines d’autres blessés dans des affrontements entre des groupes d’autodéfense et d’ex-rebelles de la Séléka dans le village minier de Garga, situé à environ 200 km au nord-ouest de Bangui.

Avec les exactions et les pillages commis par les combattants de la Séléka, plusieurs villages ont formé des groupes d’autodéfense surnommés les « anti-balakas » (anti-machettes) pour leur résister.

En septembre, des combats entre ces comités d’autodéfense et les ex-rebelles de la Séléka, majoritairement musulmans, avaient déjà fait une centaine de tués et déplacé au moins 20.000 personnes dans la région de Bossangoa, à un centaine de kilomètres au nord de Garga. Ce qui laisse craindre à l’enventualité d’un conflit religieux…

Certains ont estimé que la Centrafrique pourrait connaître le même sort que la Somalie. Mais pour Vincent Hugeux, envoyé spécial de l’Express, la situation pourrait déboucher sur une toute autre issue. « Moins que la « somalisation », ce serait donc, dans le pire des scénarios, une cascade de micromassacres à la rwandaise qui guetterait la RCA. C’est qu’ici, comme hier au pays des Mille Collines et de l’ineffaçable génocide, il arrive que l’on « balance » le voisin dont on convoite les biens », a-t-il estimé.

Dans ce contexte, la France compte plus de 400 militaires, déployés dans le cadre de l’opération Boali. Leur mission est d’assurer la protection des ressortissants français et européens et de tenir, surtout, l’aéroport de Bangui; site stratégique. Actuellement, les effectifs sont issus principalement du 27e Bataillon de Chasseurs Alpins et du 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa), qui vient de relever sur ce théâtre extérieur une compagnie fournie par le 16e Bataillon de Chasseurs.

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