D’anciens avions Kfir de l’aviation israélienne recyclés pour l’exportation

Lors de la guerre des Six Jours, les Mirage III des forces aériennes israéliennes suclassèrent les MiG-21 des pays arabes qui leur étaient opposés. Seulement, à l’issue du conflit et à l’attaque de l’aéroport de Beyrouth, le général de Gaulle décida un embargo sur les livraisons d’armes françaises à destination d’Israël.

D’où la décision prise l’Etat hébreu de lancer la construction de ses propres avions de combat avec deux projets : le Raam A, qui, selon les plans du Mirage 5, aboutira au Nesher et le Raam B, sur la base du Mirage III CJ, qui donnera lieu au Kfir.

Etant donné qu’il fallait aller vite, les ingénieurs d’Israel Aircraft Industries ont considéré que les appareils français constituaient une très bonne base de départ. Et histoire d’accélérer le mouvement, Israël n’hésita pas obtenir des informations techniques par des moyens détournés… C’est ainsi qu’un ingénieur suisse, Alfred Frauenknecht, qui travaillait sur les Mirage IIIS de la Confédération hélvétique, fut condamné par la justice de son pays pour avoir vendu des plans de cet appareil.

Quoi qu’il en soit, IAI modifia légèrement la cellule du Mirage avant l’ajout de plans canard, le dota de nouveaux équipements électroniques et lui intégra un réacteur américain General Electric J79-17, plus puissant et moins gourmand en kérosène que l’Atar 9C de la Snecma.

C’est ainsi que le Kfir fut mis en service au sein des forces aériennes israliennes. Il le restera jusqu’en 1996. Dans le même temps, cet avion fut proposé à l’exportation. Cependant, les ventes potentielles à l’étranger furent limitées car elles étaient soumises à l’approbation de Washington en raison de l’utilisation du réacteur J-79. Un comble quand l’on sait l’origine de cet appareil….

Cela étant, les Etats-Unis en achetèrent quelques exemplaires pour leur faire jouer le rôle « d’agresseurs » (renommés F-21A) afin d’entraîner les pilotes de l’US Navy. Le Sri Lanka, l’Equateur et la Colombie en dotèrent leurs forces aériennes. Justement, les  Kfir colombiens ont récemment fait l’objet d’une remise à niveau et, si l’on en croit un article de l’Israeli Air Force, ils auraient surpris par leur capacité en combat aérien.

« Des Kfir modernisé avec un nouveau radar, des équipements de guerre électronique, de l’armement air-air longue portée et une avionique de pointe ont réussi à abattre des avions américains de quatrième génération combattants lors de combats aériens simulés », a affirmé Oren Aviram, directeur du marketing et du développement commercial chez IAI.

Aussi, le constructeur israélien entend proposer à l’exportation des Kfir modernisés, c’est à dire portés au standard Block 60 et disposant d’un potentiel de 8.000 heures de vol. Le programme consiste donc à prendre des avions jusqu’ici placés sous cocon, leur intégrer des équipements électroniques et informatiques dernier cri ainsi qu’un nouveau système de liaison de données, voire même un radar AESA (à antenne active, ndlr) EL/M-2032 tout en inspectant scrupuleusement la cellule et la tuyauterie, quitte à produire des pièces neuves si nécessaires.

Quant au prix, il sera attractif : 20 millions de dollar l’unité. Aussi, IAI a indiqué que des pays européens, membres de l’Otan, sont intéressés par ces Kfir modernisés. Des discussions avancées se tiendraient avec au moins deux d’entre eux.

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