Pour des raisons de sécurité, les drones américains changent de base à Djibouti

Dans le cadre de leurs opérations contre les réseaux terroristes, les Etats-Unis ont déployé des drones dans certains pays d’Afrique. C’est ainsi notamment le cas de Djibouti, où les forces américaines se sont installées au Camp Lemonnier depuis 2002.

Cette implantation est importante à plus d’un titre. Elle sert de point d’appui pour lutter contre la piraterie maritime tout en permettant d’avoir un oeil à la fois sur les mouvements jihadistes somaliens et yéménites.

Seulement, le camp Lemonnier est situé à proximité de l’aéroport civil de Djibouti. Et le voisinage des MQ-1 Predator n’est pas sans poser de problèmes avec la sécurité des vols. Et cela d’autant plus que ces appareils peuvent décoller et atterrir jusqu’à 16 fois par jour.

Depuis janvier 2011, au moins 5 drones américains se sont écrasés à Djibouti. D’où la demande des autorités djiboutiennes au Pentagone de trouver une autre base pour mettre en oeuvre ces appareils.

« Il y a une préoccupation sur ce qui pourrait se passer si un MQ-1 (Predator) obstruait la piste et si cela aurait un impact significatif sur les opérations aériennes commerciales », a expliqué un responsable américain, dont les propos ont été rapportés par l’AFP. « La sécurité de l’aéroport est primordiale », a affirmé, au Wahington Post, Roble Olhaye, ambassadeur de Djibouti aux Etats-Unis. « L’aéroport semble être encombré avec les nombreux avions militaires basés à l’aéroport » (dont des appareils français, ndlr), a-t-il ajouté.

Du coup, il a été décidé de transférer les activités liées aux drones sur l’aérodrome de Chabelley, à une dizaine de kilomètres de Camp Lemonnier, où le Pentagone a dépensé près d’un milliard de dollars pour moderniser les infrastructures, en plus des 38 millions de dollars de loyer annuel.

Seulement, le nouveau point de chute trouvé pour les Predator et autres Reaper doit faire l’objet de travaux afin de disposer des « installations minimales nécessaires pour permettre des opérations temporaires » et dont le montant est estimé, pour le moment, à 13 millions de dollars.

Une autre raison pourrait aussi avancée pour justifier ce mouvement vers l’aérodrome de Chabelley : l’activité des drones américains aurait pu provoquer des actions de représailles contre l’aéroport de Djibouti de la part de groupes jihadistes.

Justement, le même Washington Post a révélé, au début du mois, qu’al-Qaïda cherchait des moyens pour contrer les drones américains, soit en les abattant, soit en brouillant leurs signaux GPS et leurs capteurs infrarouges, et cela, sur la base d’une note confidentielle de la DIA (Defense Intelligence Agency, agence de renseignement du Pentagone), obtenu via Edward Snowden, l’ancien consultant de la NSA actuellement réfugié en Russie.

Par le passé, les flux d’images de drones américains avaient été piratés par des insurgés irakiens grâce à logiciel d’une vingtaine de dollars librement disponible sur Internet. En avril 2011, l’US Air Force Scientific Advisory Board avait en outre averti que des adversaires de plus en plus compétents pourraient inventer des « contre-mesures peu coûteuses » pour mettre en échec ces appareils pilotés à distance.

Cependant, selon le Washington Post, rien n’indique, jusqu’à présent, que des accidents de drones américains aient été provoqué par des contre-mesures développées par al-Qaïda et ses groupes affiliés.

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