Les réseaux informatiques de la marine américaine auraient été infiltrés par des pirates iraniens

Depuis que le président américain, Barack Obama, et son homologue iranien récemment élu, Hassan Rohani, ont eu contact téléphonique – le premier entre les dirigeants de ces deux pays depuis 1979, l’on pourrait penser que l’heure est à une relative détente entre Washington et Téhéran.

Cela étant, cette initiative a été critiquée, ce 30 septembre, par le général Mohammad Ali Jafari, le chef des Gardiens de la révolution (pasdarans). « Le président a eu une position ferme et appropriée lors de son séjour mais tout comme il a refusé de rencontrer Obama, il aurait dû aussi refuser de lui parler au téléphone et attendre des actes concrets du gouvernement américain », a-t-il estimé, dans un entretien publié par le site d’information Tasnimnews.com.

Quoi qu’il en soit, si le nouveau président iranien se veut ouvert au dialogue, il n’en reste pas moins que les relations entre l’Iran et les Etats-Unis sont encore loin d’être normalisées. La preuve avec cette information révélée par le Wall Street Journal le 28 septembre et selon laquelle les réseaux Intranet de l’US Navy et de l’US Marine Corps ont récemment été infiltrés par des pirates iraniens. Les mesures de correction prises pour contrer cette cyber-attaque expliquerait la raison pour laquelle certains sites de la marine américaine ont été temporairement indisponibles la semaine passée.

A priori, aucune information de grande valeur n’a pu être volée mais cette intrusion dans les réseaux de la marine américaine suscite de l’inquiétude au Pentagone étant donné qu’elle montre que les pirates informatiques iraniens ont acquis des capacités plus développées que ne pouvaient le penser les experts américains en la matière et suggère qu’il sont en mesure d’accéder à des données militaires.

En outre, le fait que la marine américaine ait été visée n’est évidemment pas un hasard étant donné que cette dernière devrait être directement concernée en cas de confrontation dans le détroit d’Ormuz, et plus généralement, dans le golfe arabo-persique.

« L’Iran est très actif », a déclaré, au Wall Street Journal, James Lewis, un ancien fonctionnaire d’État, désormais spécialiste de la cybersécurité au Center for Strategic and International Studies. « Ils sont meilleurs que nous le pensions », a-t-il ajouté. Et si les pirates informatiques iraniens ont accompli de grands progrès, ce serait grâce à un appui russe. Du moins, c’est ce que croient savoir des responsables « actuels et anciens informés sur la question », indique le quotidien.

Ce n’est pas la première fois que l’Iran est accusé d’être à l’origine de cyber attaques. Cela a notamment été le cas en mai dernier. Là, des systèmes informatiques d’entreprises américaines spécialisées dans l’énergie avaient été l’objet d’intrusions en vue de rassembler des informations au sujet de certaines infrastructures.

Si Téhéran avait nié, à l’époque, toute implication, Washington avait affirmé détenir des « éléments techniques » pouvant prouver le contraire. En outre, le mode opératoire utilisé était le même que celui utilisé pour metre hors service 3.000 ordinateurs de la société pétrolière Saoud Aramco, en 2012.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]