Les hélicoptères NH-90 allemands ont eu des défaillances en Afghanistan

La sécurité dans le nord de l’Afghanistan, où est déployé le contingent allemand, ne s’améliore pas. Au contraire même, elle tend à se dégrader au point où la Bundeswehr a été contraint à demander à plusieurs reprises, récemment, des appuis aériens qui ont été fournis par l’aviation américaine.

Et, pour ne rien arranger, il se trouve que certains matériels utilisés par les militaires allemands ont connu des défaillances. Si les 4 hélicoptères d’attaque Tigre, envoyés sur ce théâtre d’opérations l’an passé, ont dépassé le seuil des 1.000 heures de vol sans problèmes particuliers, en revanche, il n’en va pas de même pour les appareils NH-90, utilisés pour les évacuations sanitaires et le transport.

Ainsi, le quotidien Frankfurter Allgemeinen Zeitung (FAZ) a révélé, compte-rendu de la Bundeswehr à l’appui, que le système de navigation d’un des 4 hélicoptères NH-90 basés à Mazar-e-Sharif, a été victime d’une défaillance au point de compromettre une mission d’évacuation de blessés. Et, a priori, ce n’est pas la première fois que cela est arrivé.

Le ministère allemand de la Défense a reconnu que le système de navigation des NH-90 avait été défaillant « à plusieurs reprises » mais que cela n’avait pas conduit à annuler une mission. Ce problème a en outre été identifié depuis longtemps et c’est ce qui explique la raison pour laquelle ces appareils n’ont pas été envoyés plus tôt en Afghanistan.

« Dans le cadre des vols d’entraînement, il y avait plusieurs occasions une défaillance du système de navigation », a indiqué un porte-parole du ministère. Cependant, pour le  Frankfurter Allgemeinen Zeitung, le rapport de la Bundeswehr à Mazar-e-Sharif est explicite : une mission a bel et bien été annulée à cause de ce type de problème.

En outre, deux NH-90 ont été sérieusement endommagés en Afghanistan, dont un désormais hors service, à la suite d’un « poser dur ». L’appareil a depuis été remplacé par un autre.

Par ailleurs, un autre problème rencontré par les militaires allemands concerne leur fusil d’assaut G-36 d’Heckler&Koch, lequel présenterait des « lacunes importantes ». En cause : son manque de précision dans des conditions de fortes chaleurs, au point qu’il y aurait un écart de 50 à 60 cm à 100 mètres de distance. La raison serait liée aux pièces en plastique avec lesquelles cette arme est assemblée.

Mais ce n’est pas tout : les munitions DM-51 utilisées par les pistolet P-8 sont également source d’incident. Selon un rapport cité par Der Spiegel, il y en aurait eu 48 en 2012, dont 12 ayant provoqué une « fissure ou une rupture ». Le document a donc mis en garde contre les risques de blessures pour les tireurs.

« Nous mettrons la question des armes légères à l’ordre du jour lors de la toute première réunion de la commission de la défense (du Bundestag) et allons convoquer des représentants de l’industrie », a indiqué Rainer Arnold, spécialiste des affaires militaires au SPD, le parti social démocrate.

En attendant, les 4.400 soldats allemands présents en Afghanistan devront faire avec. Comme le reste des troupes de l’Otan engagées au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), leur retrait a commencé. Il s’agit pour la Bundeswehr de rapatrier 1.200 véhicules et 4.800 conteneurs.

Le matériel dont le coût de transport serait trop élevé par rapport à son prix restera sur place tandis que les équipements sensibles prendront la voie aérienne. Quant au reste, il empruntera la route nord, via les républiques d’Asie centrale et la Russie, ou la route sud, via la Pakistan, d’où il sera embarqué à bord de navires civils pour regagner l’Allemagne.

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