Les rebelles touareg et arabes suspendent les négociations avec Bamako

Voilà une donnée qui risque de compliquer sérieusement les prochaines élections législatives maliennes, qui se tiendront en novembre prochain. En effet, les rebelles touareg et arabes ont annoncé, le 26 septembre, la suspension des négociations avec le gouvernement malien au sujet du statut futur des territoires du Nord-Mali, qu’ils désignent sous le nom d’Azawad.

« Suite aux multiples difficultés de mise en oeuvre de l’accord de Ouagadougou causées notamment par le non respect par la partie gouvernementale malienne de ses engagements, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), ont décidé de suspendre (leur) participation aux structures de mise en oeuvre du-dit accord », ont-ils ainsi fait savoir, dans un communiqué commun.

L’accord dont il est question a été conclu à Ouagadougou, en juin dernier, entre les différentes parties. Il a notamment permis l’organisation de l’élection présidentielle malienne, qui a vu la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et prévoit la tenue de pourparlers de paix 60 jours après l’installation du nouveau gouvernement malien, afin de régler la question du statut des territoires du Nord-Mali.

Seulement, cette affaire s’annonce d’autant plus compliquée que la ligne du MNLA est difficile à suivre. Un coup, il se dit souvieux de « préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale » du Mali. Un coup, il fait savoir qu’il ne négocierait rien d’autre que l’autonomie de l’Azawad avec les autorités maliennes. Ce qui n’est pas acceptable pour le président Keïta.

Suite à ce rebondissement, Paris a appelé toutes les parties à poursuivre « le processus de dialogue», mais aussi « à faire preuve d’une attitude constructive, à s’abstenir de tout recours à la violence » tout en renouvelant son soutien au président Keïta « dans ses efforts pour relever les défis de la stabilisation, du développement et de la paix au Mali ».

Quoi qu’il en soit, au lendemain de l’annonce par les groupes rebelles du Nord-Mali, une attaque à la grenade a blessé deux soldats maliens devant une banque, à Kidal, fief du MNLA. Cependant, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions dans la mesure où cet acte n’a pas été encore revendiqué.

Par ailleurs, le MNLA a libéré, le 24 septembre, 30 « anciens » combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), l’un des trois groupes jihadistes, avec Ansar Dine et al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) installés au Nord-Mali en 2012, d’où ils en ont été chassés par l’opération Serval.

Ces hommes avaient été arrêtés justement au moment des combats dans l’Adrar des Ifoghas. Selon RFI, ils ont été « rendus à leur famille sous le contrôle de la MINUSMA (mission des Nations unies) et avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Leur libération a été décidée « après enquête ». Pour la plupart, ils auraient rejoint le MUJAO par « naïveté » ou pour des « raisons économiques ».

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