Décès de Jean-Pierre Mallet, ancien de la 13e DBLE et Compagnon de la Libération

Compagnon de la Libération et ancien de la 13e Demi-Brigade de la Légion Etrangère (DBLE), Jean-Pierre Mallet vient de s’éteindre à l’âge de 93 ans. Il était le père de Jean-Claude Mallet, actuellement conseiller spécial du ministre de la Défense après avoir rédigé le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN) de 2008.

Né à Paris en 1920, Jean-Pierre Mallet se destine à suivre les pas de son père, le colonel Richard Mallet, qui s’était illustré lors de la Première Guerre Mondiale, en préparant le concours d’entrée à Saint-Cyr, quand débute la campagne de France de mai-juin 1940.

Le 19 juin, il écoute un discours radio-diffusé du général de Gaulle. Sa décision est prise : il rejoindra l’Angleterre pour continuer le combat. Deux jours plus tard, il embarque avec son père, alors âgé de 62 ans, à bord du Sobieski, afin de rallier Plymouth. A peine arrivé sur le sol anglais, il s’engage dans les rangs des Forces françaises libres (FFL).

Dans un premier temps, Jean-Pierre Mallet reçoit une formation militaire. En mars 1941, il obtient ses galons de sergent avec le brevet de chef de section, puis il est promu aspirant quelques mois plus tard après avoir pris part à un stage de transmission.

En octobre 1941, le jeune aspirant quitte l’Europe pour le Moyen Orient. Après un séjour en Egypte pour y suivre un stage de « Desert Warfare » avec la 8e Armée britannique, il rejoint Alep, en Syrie, et le 1er Bataillon de la 13e Demi Brigade de la Légion étrangère. Il sert alors sous les ordres du commandant Jacques Pâris de la Bollardière.

Au printemps 1942, Jean-Pierre Mallet quitte la Syrie avec la 13e DBLE et prend part aux combats en Egypte ainsi qu’à ceux de la Cyrénaïque en Libye. C’est l’époque des batailles de Gambut, d’el-Alamein et de Tobrouk. Malheureusement, il a la douleur de perdre son frère, Horace, également combattant des FFL, lors des combats de Bir Hakeim. Ce dernier sera fait Compagnon de la Libération par décret du 11 mai 1943.

Cette année, Jean-Pierre Mallet, promu sous-lieutenant, prend part à la campagne de Tunisie, toujours avec la 13e DBLE. Il reçoit une citation pour sa conduite dans le  Djebel Garci. Un an plus tard, on retrouve le jeune officier en Italie. Il participe aux combats de Monte Leucio, de Tivoli et du lac Bolsena ainsi qu’à la prise de Rome. Le 16 juin 1944, il s’illustre à la tête de sa section en mettant en déroute l’ennemi au Pic Terminone. Mais, trois jours plus tard, il est gravement blessé par des éclats d’obus.

Le général de Gaulle lui remet la Croix de la Libération alors qu’il est hospitalisé à Naples. Conduit d’hôpital en hôpital, le lieutenant Jean-Pierre Mallet est finalement rapatrié en France en juillet 1945. Mais il n’est alors plus question pour lui de continuer une carrière militaire. Il se lance alors dans l’étude de la chimie avant de se tourner vers le monde de la finance, dans lequel il excellera.

Un dernier mot pour le colonel Richard Mallet, décédé à l’âge de 70 ans dans un accident de montagne, à Fribourg (Suisse), en citant un passage de l’hommage que général de Larminat lui avait témoigné, en 1948 : « Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de cas, en cette époque de désarroi de juin 1940, d’une pareille fermeté, d’une telle lucidité, d’une abnégation aussi totale, de la part d’une famille toute entière. Le nom de Mallet mérite certes d’être honoré entre tous pour une aussi noble attitude. Et cet honneur rejaillit sur le chef de famille qui sut former de tels enfants et les guider, les accompagner, les soutenir sur la voie du devoir et du sacrifice ».

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